Leur souffle (2018) Cécile Besnault, Ivan Marchika

Pays de productionFrance
Sortie en France20 mars 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée119 mn
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Générique technique

RéalisateurCécile Besnault
RéalisateurIvan Marchika
Distributeur d'origine Saje Distribution (Paris)
Directeur de la photographieIvan Marchika
Opérateur steadycamSimon Hérengt
Ingénieur du sonJonas Orantin
MonteurIvan Marchika

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Leur souffle s’ouvre sur la cérémonie d’engagement de soeur Bénédicte. Encore novice, la jeune femme trépigne d’impatience à l’idée de devenir une des "épouses du Roi éternel". Pourtant, on ne reverra pas de sitôt le visage de la religieuse. Car le documentaire nous plonge dans le quotidien non pas d’une, ni de deux, ni de trois religieuses, mais de toute une communauté unie. Ne faisant qu’une, les soeurs de l’Abbaye Notre-Dame-de-Fidélité de Jouques partagent leur quotidien entre les offices, la lecture, les tâches manuelles et les activités intellectuelles. De cette vie monastique, Cécile Besnault et Ivan Marchika filmeront de nombreux aspects. Se risquant parfois à des répétitions qui viennent inutilement souligner la pression des journées cycliques et figées. Mais lorsque les longueurs commencent à poindre, le projet se sauve in extremis par ses choix esthétiques, sa narration subtile et son dispositif documentaire faussement discret. Emplie de délicatesse et de jeux de lumière, la photographie magnifie la nature de la Vallée de la Durance, rappelant ainsi quelques toiles impressionnistes. Mais elle évoque aussi la présence divine à travers les couleurs d’un ciel, tantôt éclairé tantôt délaissé par le soleil. De même, le hasard n’a pas sa place dans le regard de Besnault et Marchika. À hauteur des soeurs, la caméra préfère l’immobilité au mouvement sans pour autant céder à la catalepsie. Jouant avec les profondeurs de champ et les flous maîtrisés, les réalisateurs ont un souci du détail qui évoque une fois encore la rigueur du milieu. Cette exigence nourrit également une narration dépourvue de voix off et rythmée par des psaumes. Par le biais de différentes idées cinématographiques, le documentaire s’attache alors à matérialiser une essence spirituelle. Bien que dépourvue de fantasmes et de prédicats, l’entreprise se révèle parfois superficielle tant les nombreux silences qui jalonnent le récit se suffisent à eux-mêmes. Lorsqu’il laisse la foi intime et les réflexions mutines s’exposer naturellement à l’écran, Leur souffle nous offre en effet ses plus beaux moments. Le film est aussi l’histoire d’un projet doublement personnel (donc d’autant plus risqué). Outre son évidente implication artistique et professionnelle, Cécile Besnault témoigne d’une grande sensibilité au divin. Diplômée de l’École Nationale Supérieure Louis Lumière en 2016, la jeune femme s’est engagée dans les ordres, et devint elle-même une religieuse carmélite. Logiquement, le regard qu’elle porte laisse craindre une volonté de faire du prosélytisme qui pouvait altérer la substance de son objet. Pourtant, avec l’aide d’Ivan Marchika - bien plus "mécréant" d’un point de vue religieux -, la réalisatrice parvient avec une belle sincérité à éviter l’exercice d’admiration ou de célébration. Si ce double regard se fait le socle d’une approche paradoxale, il tend également à étouffer les émotions. En témoigne la séquence tardive d’une partie de balle aux prisonniers, dans laquelle les soeurs se laissent aller aux rires et aux acclamations, pour la première fois à l’écran. Cultivant une certaine retenue dans la forme comme dans le propos, le documentaire fascine plus qu’il ne touche ou séduit.
© LES FICHES DU CINEMA 2019
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Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)8
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1483
Nombre d'entrées première semaine (France)2928
Nombre de salles de sortie (France)23