Still Recording (2018) Saeed Al Batal, Ghiath Ayoub

Still Recording

Pays de productionLiban ; France ; Allemagne
Sortie en France27 mars 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée128 mn
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Générique technique

RéalisateurSaeed Al Batal
RéalisateurGhiath Ayoub
Société de production Bidayyat for Audiovisual Arts (Beyrouth)
Coproduction Films de Force Majeure (Marseille)
Coproduction Blinker Filmproduktion GmbH (Köln)
ProducteurMohammad Ali Atassi
CoproducteurJean-Laurent Csinidis
CoproducteurMeike Martens
Distributeur d'origine Arizona Distribution (Paris)
Directeur de la photographieAbdel Al Rahman Al Najjar
Directeur de la photographieSaeed Al Batal
Directeur de la photographieRafat Bearam
Directeur de la photographieGhith Beram
Directeur de la photographieMilad Amin
Directeur de la photographieGhiath Ayoub
Directeur de la photographieTim Siofi
Ingénieur du sonPierre Armand
MixeurNans Mengeard
MonteurRaya Yamisha
MonteurQutaiba Barhamji

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

"L’image est le dernier rempart contre le temps". En pleine séance d’analyse filmique dans une salle de fortune, un homme assène cette citation, en arabe, devant une assemblée de pairs. Derrière lui, un rétroprojecteur diffuse un film hollywoodien. L’homme prodigue ses conseils de réalisation et de cadrage en s’appuyant sur les plans du long métrage, puis termine en insistant sur l’importance de l’image en tant que document et sur la nécessité de savoir pourquoi on tient une caméra entre ses mains. Saeed Al Batal et Ghiath Ayoub, tous deux étudiants à Damas au début du conflit syrien, savent bien pourquoi ils s’accrochent fermement à la leur au milieu des ruines de Douma, en Ghouta orientale. Pour montrer, après le massacre de 2012, les corps sans vie des civils alignés sur le sol et les visages des vivants qui maudissent les soldats de Bachar Al Assad qui les ont exécutés. Pour suivre, sur les talons des rebelles, les échanges de tirs au coeur d’une ville en ruines, et la reconquête des quartiers, bâtiment par bâtiment. Pour permettre à ces combattants, conscients de la présence de la caméra, de faire une déclaration entre deux grenades lancées, leurs voix parfois couvertes par le bruit du feu nourri. La capture des ennemis aussi est enregistrée, tout comme les tentatives de certains de les protéger contre un lynchage. Saeed et Ghiath savent bien pourquoi ils tiennent leur caméra entre leurs mains depuis le début de la révolution, ils luttent dans cette guerre de l’image, autre arme des combattants syriens, qui vise à la préservation de la mémoire, quand elle ne cible pas l’attention des pays occidentaux. Tournées caméra à l’épaule, les images sont brutes, vacillantes, mais témoignent de la détermination de leurs auteurs. Saeed et Ghiath cherchent le meilleur angle, repèrent des lieux où ils reviendront filmer. Ils tournent parfois la caméra du côté de l’intime, du quotidien à Damas, encore sous contrôle du régime, passé dans des ateliers d’artistes ou au bord d’une piscine entre amis. Un quotidien presque normal en apparence, peut-être teinté d’un peu plus de résilience. De retour à Douma, l’ironie prend parfois le pas, s’incarne dans des parodies d’interviews ou dans un dialogue entre deux combattants ennemis par talkie-walkie interposés. Puis Saeed et Ghiath retournent documenter l’histoire en assistant à la première conférence des forces révolutionnaires de la Ghouta orientale. En tout, les deux hommes, soutenus par tout un réseau de filmeurs, amassent près de 450 heures de rushes durant plus de quatre ans. Des images rares pour le spectateur occidental qui n’aura suivi le conflit qu’à travers le prisme médiatique, où l’on voit l’espoir et l’euphorie des débuts laisser place à l’effroi des premières attaques chimiques en 2013, puis à la désillusion au sein des dernières poches de combattants, minées par un long siège. Documentaire d’une force prodigieuse, qui parvient à réintroduire l’intime dans une lutte collective, Still Recording interroge enfin l’acte même de filmer, dans ce qu’il a de plus fondamental : le devoir de mémoire.
© LES FICHES DU CINEMA 2019
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Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)4
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1014
Nombre d'entrées première semaine (France)2914
Nombre de salles de sortie (France)22