Première campagne (2018) Audrey Gordon

Pays de productionFrance
Sortie en France17 avril 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée72 mn
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Générique technique

RéalisateurAudrey Gordon
ScénaristeAudrey Gordon
Société de production Kuiv Productions
Société de production Les Ecuries Productions (Paris)
ProducteurMichel Rotman
ProducteurNora Rotman
Producteur exécutifMarie-Hélène Ranc
Distributeur d'origine Jour2Fête (Paris)
Ingénieur du sonBenjamin Silvestre
MixeurNicolas d' Halluin
MonteurAudrey Gordon
MonteurBaptiste Saint-Dizier
Créateur du génériqueGaël Baillau

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Avant de réaliser, en 2012, son premier documentaire, Kinderlekh , et de se dédier ensuite à la réalisation, Audrey Gordon a commencé sa carrière comme journaliste pour Libération (elle était correspondante à New York pour les élections américaines de 2008), puis pour France 3. C’est toujours de politique qu’elle traite avec ce long métrage documentaire, qui a reçu le Grand Prix du Festival International du film politique - Politikos en 2018. Le film nous montre une campagne présidentielle d’un point de vue inédit, celui d’Astrid Mezmorian, une jeune journaliste à peine débarquée sur France 2 et chargée de suivre la campagne électorale d’Emmanuel Macron. La réalisatrice la suit à son tour et nous dévoile les coulisses de son travail de journaliste, parallèlement à celles de l’ascension du candidat, qui joue ici un second rôle. La protagoniste principale reste toujours Astrid, et le documentaire est avant tout la représentation d’un parcours d’apprentissage. Le spectateur se trouve ainsi plongé dans les tribulations quotidiennes de la journaliste, emportée par le rythme effréné de la campagne. Seule pause dans cette frénésie, une discussion au sujet de Macron avec son père, lequel soutient que le jeune candidat n’est rien d’autre qu’une création médiatique. Comme pour lui donner raison, les images des meetings du candidat Macron viennent illustrer la spectacularisation de la politique de façon flagrante. Et d’autant plus en intervenant après une séquence sur le candidat Poutou, où la réalisatrice nous montre une campagne électorale complètement différente, aux moyens beaucoup plus modestes et suscitant une infiniment moindre attention des médias. Cependant, Audrey Gordon ne formule pas de critique. Son regard reste objectif - au contraire, par exemple, du féroce et polémique Fahrenheit 11/9 de Michael Moore, consacré à l’accession au pouvoir de George Bush Jr. Son film maintient toujours une certaine distance par rapport à la politique de Macron, autant que par rapport à Astrid Mezmorian, en ne montrant presque rien de sa vie privée. Cette tendance à ne pas trop se rapprocher de la journaliste, à rester focalisé sur son travail, est observable aussi dans le choix de la filmer souvent de trois-quarts dos, même quand il ne s’agit pas de laisser la priorité aux caméras de télévision (ce qui implique alors des contraintes dans le choix des angles). La réalisatrice a été obligée de se glisser parmi celles-ci, accompagnée seulement de son ingénieur du son : elle a pourtant réussi à trouver sa place. Il faut dire qu’au contraire des autres, elle ne cherche pas exclusivement à capturer l’image du futur président. Pour faire écho à ce souci d’impartialité de la réalisatrice, la journaliste n’exprime jamais son opinion personnelle. Même si elle est continuellement au contact de Macron, elle semble toujours à la recherche de la juste distance vis-à-vis de lui. Le documentaire crée ainsi une atmosphère mêlée de jugement suspendu, de curiosité et de doute quant à l’épaisseur réelle du nouveau président, en nous faisant prendre part à ce qui aura été, pour l’homme politique comme pour la journaliste, une passionnante première campagne.
© LES FICHES DU CINEMA 2019
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Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)2
Nombre d'entrée première semaine (Paris)416
Nombre d'entrées première semaine (France)497
Nombre de salles de sortie (France)6