68, mon père et les clous (2017) Samuel Bigiaoui

Pays de productionFrance
Sortie en France01 mai 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée84 mn
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Générique technique

RéalisateurSamuel Bigiaoui
Société de production Petit à Petit Production (Paris)
Coproduction Vosges Télévision (Epinal)
ProducteurRebecca Houzel
ProducteurCamille Laemlé
Distributeur d'origine Sophie Dulac Distribution (Paris)
Directeur de la photographieSamuel Bigiaoui
Ingénieur du sonSamuel Bigiaoui
MixeurJean-Marc Schick
MonteurSaskia Berthod

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Jusqu’en 2016, date de sa fermeture, le magasin de bricolage Bricomonge fut pendant plus de 30 ans une institution du V e arrondissement de Paris. Une boutique quasi familiale, avec ses employés présents depuis le début pour la plupart, et tenue par Jean, ancien maoïste et membre de la Gauche Prolétarienne jusqu’à sa dissolution en 1973, qui a fini par troquer ses slogans contre des clous. Son fils, Samuel, a 7 ans lorsque son père pose ses boîtes à outils dans le Quartier Latin. Durant son enfance, la boutique est pour lui la parfaite caverne d’Ali Baba, avec ses rayonnages fournis. À l’âge adulte, il prend l’habitude d’y balader sa caméra, sans autre intention que de capturer des moments de cette vie de quartier, dont Jean est un des piliers. Quelques années avant l’annonce de la fin de l’aventure Bricomonge cependant, les images collectées trouvent enfin leur sens, tenter de répondre à cette question qui s’impose à Samuel : pourquoi ce père, révolutionnaire, intellectuel et cultivé, a-t-il choisi de ne pas suivre un plan de carrière comme nombre de ses amis, devenus cinéastes, universitaires ou encore écrivains ? Impulsion de départ, donc, cette interrogation devient prégnante quand la fermeture du magasin se profile. La structure de ce premier documentaire filmé à huis clos repose sur trois grands axes, reflétant ainsi le cheminement naturel de Samuel. Le premier segment chronique la fermeture, en s’attardant sur les échanges avec les clients habitués, la complicité entre les employés, jusqu’à ce moment presque volé où l’on voit Jean faire part à un ami des problèmes financiers qu’il traverse. La sentence finit par tomber, inéluctable. Les premiers pleurs arrivent, sans donner l’impression pour autant d’un effet de manche. De la même manière que Samuel a su s’immiscer dans ce microcosme heureux avec pudeur et simplicité, sa façon de filmer les revers est tout aussi précautionneuse et respectueuse des émotions de ceux qu’il interroge. Comme celles du militant Jean, désabusé, qui révèle du bout des lèvres que le racheteur potentiel de sa petite boutique est un groupe du secteur de la grande distribution. Un point final aux utopies révolutionnaires, qui permet d’amorcer le deuxième segment. Centrée sur le vecteur de lien social que représente la quincaillerie, mais aussi sur ce que cette dernière représente pour Jean, cette seconde partie se fait plus intimiste. Autant abri pour se protéger des rapports hiérarchiques, si ce n’est administrative, que moyen d’assouvir un besoin de travail physique, Bricomonge a aussi été un cadre sécurisant qui a permis à ce"dangereux subversif derrière le comptoir" d’entretenir une vie intellectuelle sur son temps libre. Le dernier segment du documentaire recueille enfin les confessions de Jean, qui se prête bon gré mal gré au jeu des questions de son fils, partage des anecdotes du temps où il faisait partie de la Gauche Prolétarienne, et évoque l’après, cette difficile transition qui a laissé bon nombre de militants désemparés. Profondément humain, 68, mon père et les clous parvient ainsi, grâce à cette structure, à s’appuyer sur un témoignage personnel pour en dégager des interrogations universelles.
© LES FICHES DU CINEMA 2019
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Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)2
Nombre d'entrée première semaine (Paris)2300
Nombre d'entrées première semaine (France)4857
Nombre de salles de sortie (France)16