Lucie, après moi le déluge (2018) Sophie Loridon

Pays de productionFrance
Sortie en France05 juin 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée58 mn
>> Rechercher "Lucie, après moi le déluge" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurSophie Loridon
Société de production Cinédia Films (Grenoble)
Producteur exécutifThomas Groc de Salmiech
Directeur de productionSophie Loridon
Distributeur d'origine Cinédia Films (Grenoble)
CadreurSandro Lucerna
MixeurLaurent Mollard
Compositeur de la musique originaleHugues Laurent
MonteurSophie Loridon

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Autoproduit par Sophie Loridon grâce au soutien de Cinédia, voilà un documentaire bouleversant par la force des témoignages qu’il contient, beau par la qualité de ses images et remuant par l’ample musique d’Hugues Laurent. Tourné en 2008 sur quatre saisons par Sophie Loridon (le film commence à la Saint-Florentin, le 24 octobre), au lieu-dit Malfougères sur la commune de Saint-Jean d’Andaure dans le Haut Vivarais, il a pour personnage central sa cousine éloignée Lucie Vareilles, alors âgée de 92 ans. Née le 24 décembre 1916, elle décédera le 13 juillet 2010 à 94 ans, soit deux ans après le tournage, sans avoir jamais quitté sa bâtisse construite en 1659 ! Au fil des paroles et des rires de cette incroyable paysanne prend corps un film évoquant l’attachement aux racines et à la terre mais aussi le temps, qu’il soit immuable, à travers le cycle répété des saisons, ou changeant, à l’instar des nuages balayés par le vent ou encore de ces individus et d’une forme de vie aujourd’hui disparus, ressuscités grâce aux images tournée en super 8 à l’été 1977 par le frère de Lucie (grand-père de la réalisatrice). Ainsi le fourneau fête-t-il ses 104 ans tandis que la pendule carillonne ses tic-tac comme dans la chanson de Brel. Quant à la télé, elle ferait le bonheur d’un brocanteur ! Même le changement d’horaire y trouve sa juste place. De ce fait, loin de nous livrer un simple témoignage, Loridon fait oeuvre d’ethnographie et de sciences humaines. Il est vrai, Lucie Vareilles ne manque pas de répartie. Notamment pour commenter les photos sépia de ses "amoureux"" : "Lui c’était un rapiat", assène-t-elle. Et quand Sophie fait la moue sur la beauté d’un autre : Prends mes yeux, tu la trouveras belle . Car Lucie n’est jamais à court de proverbes, sentences et poèmes, dits avec un naturel sidérant, de ceux de Joseph Vincent Auchan ("Aux voix qui vous diront la ville et ses merveilles, n’ouvrez pas vos oreilles..." [ La Vie rurale , ndrl]) à ceux de Jean Richepin (Dans l’âtre flamboyant, le feu siffle et détonne..." [La Plainte du bois , ndlr]). Voire pour faire ce constat au terme d’une vie rude : "On dit que la terre est ronde. Mais pourtant y a bien des trois . Que restera-t-il après toi ? " demande Sophie. " Rien. Après moi le déluge ". Heureusement pour cette femme qui craignait Dieu après avoir été témoin d’un châtiment tombé sur quelqu’un qui l’avait injurié, non seulement elle a pu vivre jusqu’à son avant-dernier jour chez elle, mais la ferme a été reprise et abrite aujourd’hui trois générations. Et même un lama ! " Dans le temps, il n’y avait pas de retraite. On n’était pas gâtés. On n’a pas le droit de se plaindre ", affirme-t-elle sans regret pour ce passé. Car elle ne comptait pas les heures de travail : " D’une aube à l’autre, on se couchait parfois à une heure du matin. [...] Mais je me serais pas enlevée pour un homme pour faire le travail que je faisais. Il n’y avait pas d’âge. Tant qu’on pouvait travailler, on travaillait ". Alors, comme elle, quand l’épilogue survient, on n’éprouve pas de nostalgie pour ce temps simple et révolu, mais comme une nostalgie envers cette façon de vivre relié(e) tant à la terre qu’au ciel dont rien n’était tombé qui n’était pas de la parole de Dieu.

Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)2
Nombre d'entrée première semaine (Paris)333
Nombre d'entrées première semaine (France)333
Nombre de salles de sortie (France)2