Nous, le peuple (2018) Claudine Bories, Patrice Chagnard

Pays de productionFrance
Sortie en France18 septembre 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée99 mn
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Générique technique

RéalisateurClaudine Bories
RéalisateurPatrice Chagnard
Assistant réalisateurJonathan Vaudey
ScénaristeClaudine Bories
ScénaristePatrice Chagnard
Société de production Les Films du Parotier (Paris)
Société de production Ex Nihilo (Paris)
Producteur déléguéCatherine Bizern
Producteur déléguéPatrick Sobelman
Directeur de productionBertille Lavenir
Distributeur d'origine Epicentre Films (Paris)
Directeur de la photographiePatrice Chagnard
Ingénieur du sonPierre Carrasco
MonteurEmeline Gendrot

générique artistique

Ugo Bernalicis(dans son propre rôle)
Danièle Obono(dans son propre rôle)
Erwan Balanant(dans son propre rôle)
Elsa Faucillon(dans son propre rôle)
Philippe Gosselin(dans son propre rôle)
Léa Aurenty(dans son propre rôle)
Jonathan Vaudey(dans son propre rôle)
Ulysse Mathieu(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Les réalisateurs des formidables Les Arrivants (2009) et Les Règles du jeu (2014) récidivent avec bonheur dans leur volonté de donner la parole aux oubliés, pour ne pas dire aux méprisés, par le truchement d’une image roborative, émouvante et stimulante de ce peuple qui rêve d’un "Nous" dans un système prônant l’individu. De quoi s’agit-il ? 2018 : profitant de ce que l’Assemblée Nationale se réunissait pour modifier la Constitution, Léa Aurenty et Jonathan Vaudrey, animateurs de l’association d’éducation populaire Les Lucioles du Doc, ont réuni des détenus de Fleury-Mérogis, des femmes de l’association Femmes solidaires de Villeneuve Saint Georges et des jeunes de 1 ère du lycée Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles, pour leur en faire rédiger une parallèlement, à partir de leur vécu. À cette notable restriction près : logistique et loi obligeant, ils ne correspondront que par vidéos. Sur la forme, on ne peut que louer le rythme alternant ou enchevêtrant les différents allers-retours de leurs réflexions sur fond de suspense (seront-ils reçus à l’Assemblée Nationale, dont les sessions séquencent l’ensemble ?). Mais aussi le formidable "casting". Tous crèvent l’écran par leurs remarques, leurs personnalités, leur énergie, leur lucidité. Mais on l’aura deviné, la puissance et la beauté de cette heure quarante de démocratie en action, c’est ce qui se dégage des interventions, tous groupes confondus : un besoin douloureux et viscéral de reconnaissance. De respect. D’écoute. Et surtout : de prise en considération. "C’est eux qui nous voient par nos couleurs et nos origines sociales", rage ainsi Soumeya. Sans que le mot soit prononcé, c’est bien de désir d’intégration réussie qu’il est question. Ainsi que du fait que devraient être protégées la justice, l’équité, la solidarité... Et la jeunesse. On se sent revivifiés par de telles évidences ! Il y a même un instant de franche drôlerie quand les détenus doivent affronter les remarques faites par les femmes sur leur préambule ! Ainsi assistons-nous, tour à tour ébahis, incrédules, amusés et complices, à la rédaction de leurs doléances et à la montée de leurs espérances. Leur réception, enfin tous réunis, devant les députés Danièle Obono, Ugo Bernalicis, Erwan Balanant, Elsa Faucillon et Philippe Gosselin... est un grand et beau face-à-face. Et quand Soumeya lâche "C’est vous qui êtes là pour nous", ou l’un des détenus : "Où est le politique ?", on réalise qu’on vient de prendre une leçon de civisme politique. Alors, fort de leur légitimité à nos coeurs, on sort aussi déçu qu’eux du rejet par Yaël Braun Pivet, présidente de la Commission des Lois et de Nadine Belloubet, Garde des Sceaux, de leur amendement porté par Danièle Obono. Fleurant bon Antonio Gramsci (qui insistait sur la nécessité d’un discours compréhensible mais digne pour le peuple) et l’inédit Être libre d’être libre de Hannah Arendt (qui, en 1966-67, prophétisait l’arrivée d’une démocratie dans laquelle le peuple demanderait à délibérer dans les choix politiques), le film se clôt sur la suspension des travaux de l’AN, le 18 juillet 2018. Pour mémoire, le jour où Le Monde lançait ce qui allait devenir l’"affaire Benalla". Mais plus encore, avant qu’éclate, quatre mois plus tard, le 17 novembre, le prétendument imprévisible mouvement des Gilets Jaunes...
© LES FICHES DU CINEMA 2019
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Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)4
Nombre d'entrée première semaine (Paris)690
Nombre d'entrées première semaine (France)2987
Nombre de salles de sortie (France)38