Rendre la justice (2018) Robert Salis

Pays de productionFrance
Sortie en France13 novembre 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée120 mn
>> Rechercher "Rendre la justice" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurRobert Salis
ScénaristeJean-Christophe Hullin
ScénaristeRobert Salis
ScénaristeMarine Coroller
Société de production Eden Films (Paris)
Société de production Ladybirds Films (Paris)
Société de production France 2 Cinéma
ProducteurRobert Salis
Producteur associéJules David
Producteur déléguéHélène Badinter
Distributeur d'origine Jour2Fête (Paris)
Directeur de la photographieYves Kohen
Directeur de la photographieAlexandre Switon
Ingénieur du sonMartin Sadoux
MixeurSamuel Aïchoun
MonteurStéphane Furrer
MonteurRobert Salis

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Les erreurs judiciaires, les ravages de l’injustice, peuvent broyer des personnes et briser des vies. C’est une possibilité que Fabienne Siredey-Garnier, Présidente de Chambre Correctionnelle au Tribunal de Grande Instance de Paris, ne cesse de garder en tête dans l’exercice de ses fonctions. Choisir de travailler pour la justice, souvent par passion ou vocation, implique la pleine conscience de jouer un rôle décisif dans la vie de la personne justiciable et ce rôle, comme le rappelle François Molins (ancien procureur de la République), requiert humilité et humanité. À travers les témoignages de 23 personnes - juges, avocats, auditeurs de justice, présidents institutionnels, procureurs et autres -, Robert Salis ambitionne de dresser un portrait de la justice dans tous ses aspects, dans ce qu’elle a de plus noble et de plus déchirant. Un projet bien audacieux pour un seul film tant le sujet est vaste et complexe. Le réalisateur l’aborde en choisissant pour fil conducteur une double réflexion : la première sur le poids que représente parfois la justice sur ceux qui l’exercent, la seconde sur l’ambiguïté du concept de justice. Comment être à la fois humain et impartial ? Comment exercer son pouvoir dans la sérénité et non la force ? Comment enseigne-t-on l’impartialité à la future génération de magistrats ? Car c’est là tout l’enjeu de l’expression "rendre la justice", rester juste en toutes circonstances, sans que nos expériences ou jugements personnels n’interfèrent. Puisque le magistrat est animé par un idéal de justice, l’idée même de commettre un jour une injustice lui est insupportable. Renaud Le Breton de Vannoise, Président du Tribunal de Grande Instance de Bobigny, et Fabienne Klein-Donati, procureure de la République, se souviennent avoir vécu ce dilemme, notamment lors de leurs expériences douloureuses en tribunal pour enfants. D’autres culpabilisent encore en pensant que leurs actes ont provoqué le suicide de justiciables. L’idée de proposer une approche didactique de la justice française, nettement moins connue par le public sustenté à la fiction américaine (et donc familier d’un système judiciaire différent du nôtre), est salutaire, même si la forme très classique de l’ensemble peut s’avérer ennuyeuse sur la durée. Mais le nombre important de témoignages, dû à une volonté d’exhaustivité, sert et dessert à la fois le film : les informations sont claires et passionnantes, mais envahissent le spectateur qui peut finir par se perdre dans les méandres de ce langage ultra codifié. À l’inverse de l’univers aseptisé et impersonnel que l’on s’attend à découvrir, on se retrouve curieusement face à des professionnels en perpétuelle remise en question, qui n’oublient jamais que toute personne est potentiellement justiciable. Rendre la justice dévoile tout son intérêt lorsqu’il évoque avec pudeur la vulnérabilité finalement peu soupçonnée des magistrats. Le choix de conclure avec un extrait du film Le Testament d’Orphée de Jean Cocteau illustre justement cette fragilité permanente des femmes et des hommes de loi qui, malgré leur dévouement à la machine judiciaire, déconseillent à quiconque de s’y frotter.
© LES FICHES DU CINEMA 2019
Logo

Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)3
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1808
Nombre d'entrées première semaine (France)2705
Nombre de salles de sortie (France)8