Nouvelle cordée (2018) Marie-Monique Robin

Pays de productionFrance
Sortie en France20 novembre 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée113 mn
>> Rechercher "Nouvelle cordée" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurMarie-Monique Robin
Distributeur d'origine M2R Films (Pierrefitte-sur-Seine)
Directeur de la photographieGuillaume Martin
Ingénieur du sonMarc Duployer
Compositeur de la musique originaleJean-Louis Valéro
Compositeur de la musique originaleRichard Cailleux
MonteurPatrick Vincent

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Marie-Monique Robin, journaliste d’investigation et auteure de nombreux livres et films, dont le documentaire Voleurs d’yeux , prix Albert-Londres en 1995, ou encore l’ouvrage Le Monde selon Monsanto , s’attache dans ce nouveau long métrage à suivre pas à pas une expérimentation sociale des plus originales. En 2015, la ville de Mauléon, dans les Deux-Sèvres, faisant sienne l’idée promue par l’association ATD Quart Monde, se lance dans la tentative de création d’un "territoire zéro chômeur de longue durée". Le projet repose sur le fait de financer une "entreprise à but d’emploi" (EBE) par l’argent des allocations chômage et du RSA, et ainsi de pouvoir employer les chômeurs de longue durée. Il fallut aux promoteurs de cette expérimentation attendre que la loi permette de réaffecter lesdites sommes, ce qui fut voté à l’unanimité par l’Assemblée Nationale en février 2016. L’ESIAM (entreprise solidaire d’initiatives et d’actions mauléonaises) s’est créée sur trois principes : 1. nul n’est inemployable ; 2. ce n’est pas le travail qui manque ; 3. ce n’est pas l’argent qui manque. À chacun de ses salariés, l’EBE propose un CDI payé au SMIC, avec des horaires et des conditions de travail adaptés à ses compétences et ses éventuelles difficultés. La réalisatrice suit au plus près les acteurs de l’expérience, des débuts à 2019. Les un-e-s et les autres se confient face caméra, relatant leurs expériences, notamment pour certains les drames vécus, et disent comment ils ont fini par se retrouver au chômage. Maladies liées aux conditions de travail, burn out, accidents de la vie, les parcours sont divers mais mettent tous en exergue l’incapacité du "monde du travail" à faire avec la fragilité des humains. On se brise le dos au boulot : licencié ; on a un cancer : licencié... À cette brutalité inhérente au fonctionnement de nombre des entreprises "ordinaires" répond ici le souci de l’ESIAM de construire un monde différent. L’entreprise se fait fort de ne concurrencer personne de la commune, et de ne s’occuper que du travail dont personne ne veut : récupération, recyclage, jardinage... Tout ce qui est utile mais qui n’est pas fait. Au travers des nombreux témoignages et des scènes collectives où l’on voit les salariés au travail, on constate la forte présence d’un état d’esprit commun, d’un espoir, d’une ambition pour la cité. Il suffit d’entendre le directeur, ancien DRH, parler de sa carrière passée pour les comparer à ses nouvelles responsabilités à l’ESIAM : "J’ai l’impression avec le recul d’avoir un peu vendu mon âme au diable. J’ai refusé des emplois à des salariés travailleurs handicapés parce que j’avais déjà mon quota, j’ai fait des plans sociaux... Depuis un an j’ai rien fait de tout ça et si vous saviez comme je me sens bien !". Tout n’est pas rose, bien sûr, dans le parcours de ces aventuriers de l’emploi. Le film ne passe pas sous silence les pertes de moral, les tensions, les conflits. Certains se demanderont s’il s’agit bien de cinéma, et non d’un simple reportage télé. Mais le fait d’avoir accordé autant de temps à son sujet (presque 2h) éloigne Nouvelle cordée du produit télévisuel calibré.
© LES FICHES DU CINEMA 2019
Logo

Exploitation