Les Reines de la nuit (2018) Christiane Spiéro

Pays de productionFrance
Sortie en France04 décembre 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
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Générique technique

RéalisateurChristiane Spiéro
Société de production Midori Production (Paris)
Société de production JFBI
ProducteurSaga Blanchard
ProducteurJean-François Boyer
ProducteurChristiane Spiéro
Distributeur d'origine Zelig Films Distribution (Paris)
Directeur de la photographiePhilippe Bonnier
Directeur de la photographieChristophe Monier
Ingénieur du sonChristophe Monier
MixeurStéphane de Rocquigny
Compositeur de la musique originaleSerge Franklin
MonteurJérémy Leroux
GraphistePhilippe Bonnier

générique artistique

Antoine d' Oria(Antoine)
Bruno Pérard(Eva Carlton)
Pascal Papazian(Framboise)
Jérôme Mehats(Galipette)
Christophe Carlotti(Gia)
Philippe Benhamou(Golda)
Lulu Barsi(Lulu)
Gilles Courant(Lulubelle)
Romain Brau(Morian)
Xavier Barboteu(Pétunia)
Eva Garnier(Roxane)
Maxime Sartori(Sweety)
David Courant(Vénus)

Bibliographie

Synopsis

Le film de Christiane Spièro s’intéresse à la faune étrange et nocturne des transformistes, ces hommes (pour la grande majorité) dont le métier est d’incarner des femmes hyperboliques, vedettes de la chanson telles Dalida, Sylvie Vartan ou Mylène Farmer, ou bien de pures créations pleines de fantaisie. Le documentaire se compose essentiellement des témoignages face caméra de treize transformistes, entrecoupés d’extraits de spectacles et de moments de préparation en coulisse. Philippe raconte avec une grande émotion ce qui l’a amené à exercer cette profession insolite : une rencontre avec la beauté, une beauté absolue qu’il a voulu ensuite s’approprier. Antoine, lui, était coiffeur. Alors qu’il devait coiffer la chanteuse Régine, il a vu la scène et a su que sa place était là. Maxime a commencé par la musique, puis la danse, pour ensuite faire de l’effeuillage burlesque, avant de créer son personnage de Sweety. David avait un BEP élevage et se destinait à l’agriculture, avant de se réorienter radicalement en dirigeant un restaurant dans le Marais à Paris, où il commença sa carrière de transformiste. Pascal était médecin. Engagé au PS, il a même travaillé six ans au ministère de la santé. Partagé entre son travail et sa vie nocturne, il dut un jour faire un choix. Il choisit son personnage de Framboise... Ainsi chacun se raconte-t-il, avec simplicité et générosité. Bruno évoque son passé de reine de la nuit quand, dans son personnage d’Eva Carlton, il/elle était le centre de l’attention, adulé-e et désiré-e dans toutes les boîtes où il/elle faisait son show. À en préférer sa vie fantasque d’artiste à sa vie diurne dans laquelle le jeune homme, tel l’albatros de Baudelaire, allait triste et malhabile. Beaucoup ont eu un parcours compliqué, comme Antoine, qui passa, enfant, de famille d’accueil en famille d’accueil, ou encore Xavier, qui assista à l’une des nombreuses tentatives de suicide de sa mère, et fut mis à la porte par son père quand celui-ci découvrit son homosexualité. De fait, dans les numéros que l’on entraperçoit au cours du film, au glamour et à la provocation canaille se mêle une profonde mélancolie, comme une douleur sublimée qui vient perler à fleur de geste et de regard. Précisons, car c’est essentiel, que ces hommes n’ont pas tous des physiques de jeunes premiers, loin s’en faut. Leur beauté sur scène n’en est que plus éclatante. Comme si cette beauté créée de toute pièce était un pied de nez à tout, comme si elle n’était en réalité que l’autre nom de la liberté ; le fard, le costume, la gouaille comme autant d’armes pour conjurer un destin pas toujours clément. D’autres sujets sont évoqués au cours du documentaire, notamment la masculinité, la sexualité, la transidentité... Le film est touchant, intéressant, mais force est de constater qu’il manque d’ambition esthétique. Pas de proposition de cinéma, pas d’audace formelle ou de décalage dans la mise en scène. On reste au niveau un peu plan-plan de l’honnête production télévisuelle. Par ailleurs, le nombre important des intervenants fait qu’on papillonne de l’un à l’autre, sans se pencher suffisamment sur aucun.
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