One Mind (2018) Edward A. Burger

One Mind : Une vie zen

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France11 décembre 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée78 mn
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Générique technique

RéalisateurEdward A. Burger
ScénaristeEdward A. Burger
ProducteurEdward A. Burger
ProducteurAgnes Lam
Producteur exécutifDavid Noble
Producteur exécutifRon Smith
Distributeur d'origine Jupiter Films
MixeurDouglas Quin
Compositeur de la musique originaleDouglas Quin
MonteurEdward A. Burger

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Dans le Jiangxi, une province du sud-est de la Chine, se trouve le temple bouddhiste Zhenru, construit au début du X e siècle, plusieurs fois endommagé et rénové au cours de son histoire. C’est au coeur de cette petite communauté de moines que le cinéaste Edward A. Burger a eu le privilège de poser sa caméra. Plutôt que de réaliser un film explicatif et documenté, il a choisi de capter les gestes du quotidien des moines, et d’adopter un rythme lent et apaisé, proche de leur mode de vie. À l’exception de quelques intertitres et de rares prises de parole à l’adresse de la caméra, One Mind est un pur film d’ambiance, presque muet, la bande sonore étant emplie des bruits de la nature environnant le temple, des différents rituels de méditation et de prière, ainsi que des rares conversations entre les moines, très taciturnes. Ainsi, au fil des séquences, on découvre une communauté dont l’ensemble de la journée se passe soit en méditation, soit en différentes tâches permettant de faire vivre, en autonomie totale, le temple. Débiter du bambou dans la forêt afin d’alimenter le poële ou de construire une barrière le long d’un chemin, prendre soin de l’immense potager permettant de cultiver des légumes en grande quantité, cueillir les pousses de thé dans les collines avoisinantes, préparer des brioches fourrées pour l’ensemble du groupe : telles sont les tâches que filme le réalisateur, avec une distance juste et un sens du cadre précis. On ne peut s’empêcher d’être impressionnés et fascinés par ces gestes accomplis avec application et maîtrise : des gestes ancestraux, d’apparence si simples et vitaux, et que pourtant bon nombre d’hommes ne savent plus exécuter aujourd’hui. C’est sans doute sur la pratique religieuse elle-même que le film se concentre paradoxalement le moins - mais peut-être est-ce également que l’hygiène de vie, et les gestes du quotidien décrits plus haut, en constituent le coeur ? Privé de toute explication, le spectateur peut se trouver un peu surpris devant les gestes qui semblent en relever : moines recueillis en méditation, marchant en cercle dans une pièce, frappant le sol, ou divers cloches et gongs, de bâtons de bois gravés de caractères chinois, ou encore entonnant en coeur des chants avant de partager le repas... Plutôt que de chercher, sans doute en vain, à faire comprendre ou ressentir ce qui visiblement relève de l’intime, Burger filme ces pratiques avec attention et respect, et les inclut, par son montage, dans l’enchaînement des différentes activités de la journée - aucune n’étant inférieure aux autres, toutes semblant être liées et également essentielles. On a même parfois l’impression que sa caméra adopte un regard proche de celui, humble et attentif, des moines qu’il filme. En s’attardant sur une araignée tissant sa toile, ou une goutte d’eau ruisselant le long d’une branche, le réalisateur impose un rythme apaisé et contemplatif, et nous transmet ainsi, par la forme même de son film, un peu de cette philosophie zen qui aurait pu rester, en étant trop expliquée ou décortiquée, purement théorique.
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