Synopsis
Un jour de l'automne 1911, Yakov Bok comprenant que rien, depuis le départ de sa femme Rachel, ne le retient dans son village, décide de partir vers Kiev. Il s'installe au ghetto de la ville, étant donne que c'est le seul endroit où un Juif dépourvu de fortune soit autorisé à vivre, dans l'attente et la crainte des exactions des Cosaques et des Milices Noires. Son logeur et ami, Latke, conseille à Yakov de tenter sa chance en ville, car ses traits ne ressemblent pas à ceux d'un Juif. Yakov va essayer. La chance lui sourit tout d'abord puisqu'une nuit il sauve d'une mort certaine un riche bourgeois, Lebedev, qui allait mourir de froid, étant tombé ivre mort sur le pavé. Par reconnaissance, Lebedev confie à Yakov quelques travaux à l'intérieur de sa maison, puis le nomme contremaître de sa briqueterie. Mais bientôt, Yakov se fait deux ennemis : d'abord Zinaïda, la fille de Lebedev dont il repousse les avances, puis Proshko, un travailleur de la briqueterie qu'il a surpris en flagrant délit de vol. Quelques jours après, Yakov est arrêté sous l'inculpation de viol, ayant été faussement dénoncé par Zinaïda, folle de rage que Yakov l'ait repoussée. Yakov avoue qu'il est juif ; on l'accuse alors d'un délit infiniment plus grave : il aurait tué, au cours d'un assassinat rituel, un garçonnet dont on a retrouvé le corps lardé de dizaines de coups de poignard non loin de la briqueterie. Evidemment, toutes ces accusations ne tiennent pas debout : le juge d'instruction le sait bien, et devient l'ami de celui qu'il devait accuser. Il prouvera d'ailleurs que l'amant de la mère de l'enfant est l'auteur du crime. Mais le Tsar qui sent la vindicte populaire s'enfler contre lui et son gouvernement veut trouver un bouc émissaire vers quoi la diriger : un Juif assassin réveillant le racisme populaire russe serait la cible, idéale. Et c'est ainsi que commence le calvaire de Yakov dans sa prison. Il doit subir les pires tortures et les pires humiliations. Son ami le juge d'instruction sera « liquidé » : Yakov le verra pendu dans un couloir de la prison. Néanmoins il tient bon ; il refuse d'avouer ; il refuse même sa grâce, venue à la suite d'innombrables pétitions envoyées des quatre coins du monde. Il exige son procès, et sa réhabilitation ; et un jour, enfin, son courage sera payant : il sera mené au tribunal qui doit l'innocenter.
© Les fiches du cinéma 2003