Synopsis
Java 1942. Féru d'honneur, de discipline et de mépris du vaincu, le capitaine Yonoï dirige un camp de prisonniers anglais. Seul échappe à son intransigeance le lieutenant-colonel Lawrence qui connaît la langue et la civilisation japonaise. Sous ses ordres, le sergent Hara officie brutalement, forçant au seppuku (hara-kiri) une recrue coréenne qui a violé un prisonnier. Yonoï interrompra l'anarchie de ce spectacle improvisé pour le remplacer par une cérémonie, indicatrice de sa dureté et de sa pureté idéologiques, que ne pourra supporter l'homme violé qui se tranche la langue avec les dents devant l'horreur de la scène. Il faut dire qu'entre temps un nouveau prisonnier est arrivé au camp : le blond et fier major Celliers, officier d'élite, qui s'est rendu aux Japonais et que Yonoï a sauvé de la condamnation à mort. Entre les deux hommes, entre leurs forces de caractère respectives, une lutte s'est instaurée, sensible surtout dans leurs regards. Mais Celliers ne plie pas, il se rebelle et connaît le cachot. Pire, exploitant le défaut de la cuirasse du Japonais, son attirance physique et intellectuelle pour lui, il l'embrasse à un moment crucial où gardiens et prisonniers sont réunis. Yonoï s'écroule et Celliers, qui a sauvé les siens d'une répression sanglante, est enterré jusqu'au cou, le soleil brûlant sa tête jusqu'à la mort. Quelques années plus tard, la guerre étant finie, Lawrence retrouve Hara condamné à mort. La communication passe encore entre les deux hommes et leur entrevue se termine par ces mots à la fois douloureux et ironiques du Japonais : « Joyeux Noël, Mr Lawrence. »
© Les fiches du cinéma 2003
