Synopsis
Après quelques années d'union paisible, le ménage Morris vit dans une mésentente que n'atténue pas leur gentille petite fille, Avis. La présence de Mrs Brown, mère de Madame Morris, contribue à exaspérer le mari, qui s'est mis à boire ; mais cette présence, par contre, soutient la jeune femme. Celle-ci a rencontré, il y a plusieurs mois, un veuf, Monsieur Ellis, et s'est tout de suite sentie attirée par lui. Quelques sorties ont eut lieu, puis la droiture foncière de cette femme l'a emporté : ne voulant pas divorcer à cause de sa fille pour l'épouser, elle a préféré ne plus le rencontrer, malgré leur déchirement mutuel. Un soir cependant, après une scène odieuse de son mari, conseillée par sa mère, elle téléphone à Ellis, qui lui apprend la mort affreuse de son petit garçon. Elle arrive chez lui, bouleversée, et ces deux isolés, en se retrouvant, ont la certitude d'être faits l'un pour l'autre. Une fois, une seule fois, ils s'appartiendront. Et, le lendemain, Ellis doit partir plusieurs jours à Sacramento, à 800 km de là. Le lendemain soir, les Morris rentrent d'une sortie. Madame Morris aperçoit Ellis qui lui fait signe de venir le rejoindre. Une fois son mari et sa fille endormis, elle redescend et l'introduit dans la cuisine. A peine sont-ils en présence l'un de l'autre que le mari descend, se rue sur son revolver. Ellis essaie en vain de le désarmer, le coup part, et Morris est tué. Or, dans le parloir de la prison où elle est incarcérée, Madame Morris apprend de son avocat que « l'alibi » de son amant s'est effondré. Quel alibi ? Celui que cet homme avait été obligé de forger pour échapper à une mère abusive qui passait son temps à vouloir diriger comme un garçon de 10 ans cet homme dé 35. Craignant les fureurs et les migraines maternelles soigneusement exploitées, Ellis, pris de panique, a fui, laissant Madame Morris devant le cadavre de son mari, pour ne pas manquer l'avion qui le ramènera à Sacramento. Le procès a lieu, la cause semble perdue ; la « préméditation » ne fait de doute pour personne. L'avocat de Madame Morris intervient alors, contraignant chaque témoin à dépasser, qui sa bêtise, qui sa méchanceté, qui les deux à la fois, pour cerner la vérité. Celle-ci est enfin établie quand, remontant la genèse des faits, il force malgré elle cette mère terrible à avouer quel rôle elle jouait dans la vie de son fils : dès lors l'alibi est en effet valable, mais plus du tout dans le sens de la préméditation. Le jury retourné (il était temps !), prononce, à l'unanimité, un double acquittement.
© Les fiches du cinéma 2003