Synopsis
On est en 1926. Les grandes puissances occidentales exploitent la Chine qui croupit sous le joug des seigneurs féodaux. La révolution est en marche mais deux mouvements rivaux s'affrontent : l'armée communiste et l'armée nationaliste. Ces deux armées sont au moins d'accord sur un point : il faut chasser l'étranger. La canonnière du Yang-Tsé est un vilain rafiot meurtrier, destiné à impressionner les Chinois, mais qui ne doit pratiquement pas intervenir de façon à ne pas provoquer d'incidents susceptibles de déclencher des conflits entre les puissances occidentales. La marine américaine se contente donc de parader, de manoeuvrer sous les quolibets goguenards des Chinois qu'on repousse au jet de vapeur ou à la lance à incendie. Le commandant, que la situation réduit à l'état de fantoche, est assisté d'un officier que la servilité rend assez ridicule. L'équipage s'est laissé circonvenir par une meute de coolies qui ont envahi le bateau et assument les travaux pénibles : machinerie, entretien, cuisine, rasage, etc. La démission est totale. Quand Holleman, chef mécanicien, veut prendre ses responsabilités, il se heurte à ce désordre bien ordonné. Tout se corse lorsque la canonnière se mêle d'aller sauver des missionnaires menacés, car la « résistance » chinoise a barré le fleuve avec des jonques reliées entre elles par d'infranchissables cordages de bambou. Il n'y a qu'une solution : bombarder la jonque centrale, monter à l'abordage et briser les cordages à la hache. Holleman est le héros de cet épisode. Quant aux missionnaires, ils affirment, dès qu'on les retrouve, qu'ils ne quitteront pas la Mission. Ils se sont déclarés apatrides pour continuer leur apostolat au-dessus des conflits politiques. Cette générosité n'est guère comprise. Un commando chinois envahit la Mission où les « héros » de la canonnière sont venus sauver leur compatriotes. Après une lutte sournoise, missionnaire et marins sont massacrés, y compris le commandant et Holleman. Seule avec deux hommes d'équipage, l'institutrice réussit à s'enfuir.
© Les fiches du cinéma 2003