Synopsis
En 1958, un Coréen catholique, Jun U Lee, est accusé d'avoir commis deux viols, le dernier sur la personne d'une lycéenne de seize ans, assassinée. Après quatre années de réclusion, Jun U Lee dont le recours en grâce a été rejeté est condamné à la pendaison et exécuté. Partant de ce fait divers authentique, le réalisateur Nagisa Oshiroa imagine que Jun U Lee survit à l'exécution. Vingt minutes après la pendaison son pouls bat encore. Cette survie provisoire va être consacrée à un nouveau procès et le spectateur est personnellement invité à s'associer à cette « mascarade » judiciaire où le grotesque, l'atroce et le tragique s'entremêlent. Les Japonais, d'après un récent sondage, approuvent la peine de mort à 71 %. Mais, prétend l'auteur, s'ils avaient assisté a une exécution, continueraient-ils à l'approuver ? Ni l'Etat, ni une assemblée judiciaire n'ont le droit de tuer légalement. Punir un crime par un crime est une manifestation de barbarie. Le malheureux survivant de cette pendaison manquée reprend lentement conscience de son existence et se prête avec une calme dignité aux fantaisies de ses justiciers, véritables tortionnaires. La venue d'une jeune fille, qu'il assimile à sa soeur, lui apportera quelque douceur dans une situation intolérable, car la mort est de nouveau au terme de cette parodie de justice. Et le condamné meurt cette fois pour que tous ceux qui se sont associés à son drame en ressentent une telle horreur qu'ils fassent campagne contre le maintien de la peine de mort.
© Les fiches du cinéma 2003