Synopsis
Athos Magnani veut découvrir les circonstances de la mort de son père, militant communiste, assassiné, dit-on, par une main fasciste en 1936. A Tara, ville du drame, la statue de son père au milieu de la place, les lieux qui lui sont dédiés montrent au jeune homme la vénération que le village porte au héros-martyr. Athos constate, avec humour, que la légende de son père tient du roman policier. Draifa, l'ancienne maîtresse de Magnani, oriente ses soupçons non pas vers les milieux fascistes, mais vers les amis du village. Athos visite l'ennemi juré de son père, puis ses trois compagnons ; il se rend compte que son enquête n'est pas appréciée (on l'enferme dans une grange, on le frappe). Les trois camarades du résistant lui relatent, tour à tour, les épisodes de leur lutte contre le régime mussolinien, le complot organisé pour attenter à la vie du Duce lors de l'inauguration du théâtre. Tous insistent sur le côté exceptionnel de la vie et de la mort du héros, abattu pendant la représentation de « Rigoletto » (à laquelle le Duce, averti du danger, n'assistait pas) alors que Draifa brosse de lui un tableau beaucoup moins idyllique. Écoeuré par le mensonge qu'il sent présent autour de la légende, Athos saccage la plaque de la tombe. Draifa essaie de le retenir pour conserver présente l'image de son amant, mais Athos décide de partir et d'abandonner son enquête. Sur le quai de la gare, les haut-parleurs diffusent « Rigoletto ». Il revient au théâtre et trouve sur les lieux mêmes où son père connut une fin spectaculaire la vérité : Magnani était un traître dont on fit, pour les besoins de la cause, un martyr.
© Les fiches du cinéma 2003