Synopsis
Dans l'Italie des années 80, Michèle est un cinéaste incompris. De ciné-clubs miteux en couvents, il essuie toujours les mêmes questions perfides et acerbes concernant son dernier film : Connaissez-vous vraiment les jeunes pour en parler autant ? Pensez-vous qu'un berger des Abruzzes ou une ménagère de Trévise pourrait prendre le moindre plaisir à la vue de votre film ? Michèle est un intellectuel. Un peu comme ce prof de philo, amoureux d'une de ses élèves qu'il voit en rêve et auquel il s'identifie. Un peu comme Sigmund Freud dont il est en train de filmer les confrontations loufoques et anachroniques avec sa mère. Malgré la desertification des salles de cinéma, au risque de désespérer son producteur et dans un laxisme inacceptable, Michèle Apicella tourne « son meilleur film ». Entretenant des rapports violemment « oedipiens » avec sa mère, chez qui il vit, le jeune homme ne côtoie que des êtres qui, à ses yeux, parlent du cinéma sans le connaître. Le sommet de l'insupportable, ce génial créateur incompris le vit au cours d'une émission de télévision. Confronté à Gigio Cimino, un obscur réalisateur comme lui, qui vient de tourner une version musicale de Mai 68, Michèle perd la face au terme d'un affrontement où la bassesse le dispute à la bêtise. Son double onirique, le prof de philo, se transforme quant à lui en monstre après avoir été éconduit par sa belle élève.
© Les fiches du cinéma 2001