Synopsis
C'est lui le boulanger d'El Progresso. Il n'est pas pauvre, il est fier, il est beau. Il est content également. D'être dans les bras de "la Polaca", de son aîné qui part à la guerre casser du métis. Et tant pis si les uns lui ont fait oublier l'heure des adieux à l'autre: c'est une affaire de femmes. La sienne, justement, qui pétrit la pâte à l'hacienda tandis qu'il joue son commerce au poker, est grosse de leur dixième rejeton. Sur les huit qui l'entourent plane comme l'ombre d'un doute: le père est-il bon? La belle Adela, qu'il a amenée il y a quelques années déjà, si elle critique, aime l'homme et répond à ses désirs brutaux. A cet état de fait la mère ne trouve rien à redire, qui chérit la jeune fille comme une soeur et trime à tout va. C'est chez la plus grande de ses filles que la révolte gronde: le fouet et les humiliations, elle n'en veut pas. D'abord, elle désire soulager sa mère et entreprend de lui "faire passer" l'enfant qu'elle attend, l'endormant avec quelques gouttes d'une potion que la sorcière a donnée à Margarita, la nerveuse servante, et posant du persil sur son ventre... La mort du bébé plonge l'heureux père dans l'horreur. C'est Nacho, le séduisant vendeur de morceaux de la "vraie Croix", qui, des poings, calme sa fureur. Mais la colère de sa fille demeure. Elle met un peu de la drogue dans sa fiasque d'alcool... C'est toutefois un écart de cheval qui tuera l'homme. Bientôt, désertant sa "maison", "la Polaca" s'en va, laissant Nacho, son demi-frère, en possession de l'hacienda que de multiples reconnaissances de dettes lui ont gagnée et dans les bras d'Adela. A son tour la boulangère gémit sous son poids. Margarita n'est plus là que "la deuxième fortune du pays" a épousée. C'est l'aînée qui apporte son café au nouveau maître, souriante. Dans le bol, le reste de la vénéneuse fiole.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma