Synopsis
Derrière une table de travail et face à la caméra, un présentateur évoque une grande amitié intellectuelle, celle qu'ont entretenue dans les années 1910 deux poètes portugais avides de déstabiliser leur petit pays. Se joignant à la parole, avec en voix off certains de leurs poèmes respectifs, l'image survient pour nous les montrer en situation. L'on voit donc Fernando Pessoa obligé de se compromettre dans des activités de commerce pour pouvoir survivre tandis que son ami Mario de Sa Carneiro, dégoûté par une famille qui ne le comprend guère, s'exile à Paris. Là, il rencontre la belle Hélène. Mais elle a du mal à saisir ce poète un peu fou qui déclame ses poèmes en langue étrangère. D'ailleurs, il n'est vraiment lui-même que dans la gigantesque correspondance qu'il a avec Fernando, resté au pays, et dans ses poèmes qui bousculent les canons esthétiques d'une époque qui se laisse mourir. Pendant que Mario distille un ennui certain dans un Paris qu'il trouve hostile, Fernando écrit sous pseudonymes pour multiplier tout à loisir une vie peu dense en événements. Mais si ce dernier s'en tire grâce à ce stratagème, et quoique au bord du gouffre de la folie finit par refaire surface, Mario, lui, succombe à ses exigences poétiques et à son spleen existentiel. Il se suicide à la strychnine non sans omettre de raconter, par lettres, à son ami toutes les étapes qui l'ont poussé à prendre une telle décision.
© Les fiches du cinéma 2003
