Synopsis
1984. Beyrouth en guerre depuis neuf ans, Beyrouth coupée en deux. Karim, chrétien libanais, habite le secteur ouest musulman. Artiste, il se consacre à peindre des formes, toujours les mêmes, où se mêlent arabesques et aleph (la première lettre de l'alphabet par quoi tout commence). C'est un homme épuisé, perdu. Samar a quatorze ans, elle vient du Sud, elle ne connaît pratiquement que la guerre, pour elle tout est banalisé. Sa seule culture vient des films égyptiens dont elle s'abreuve à la télévision : pour séduire, elle remue les épaules, pour parler d'amour elle utilise la sensualité de la langue arabe. Elle a déjà connu des hommes, mais elle rêve de Karim. Un jour, elle pénètre chez lui en cachette et reste fascinée par cette espèce de palais plein de désordre et de mystère. Samar, qui jusque-là n'avait donné que son corps, découvre le sentiment d'amour. Elle ira même, après avoir joué son destin à pile ou face, jusqu'à se faire recoudre pour redevenir vierge. Mais son amour pour Karim ne sera jamais consommé. Pour lui elle n'est qu'une réponse à ce qui le tourmente : on peut vivre et être heureux même dans la guerre. Le père de Samar est tué d'une balle en plein front, son petit frère rejoint les miliciens. Elle revient vers Karim mais il est la cible d'un franc-tireur dans une rue déserte. Samar regarde le corps inerte puis se dirige vers un groupe d'enfants, la vie continue.
© Les fiches du cinéma 2001
