Synopsis
« L'ascension et la chute d'Adolf Hitler », dit le sous-titre. Et cela résume parfaitement le propos de l'auteur qui a centré son ouvrage sur le dictateur et ne l'a guère fait sortir de l'écran. De la famille autrichienne à la fin de la guerre de 1914, du putsch de Munich à la chancellerie du Reich, des coups de force expansionnistes à la catastrophe de 1945, le spectateur suit, d'étape en étape, la carrière politique du Fuhrer dont le ressort nous est montré comme basé sur la duplicité et le crime. Le scénario est basé sur une idée originale : l'assimilation de Hitler au personnage de Goupil, héros du « Roman de Renart », fourbe et cruel. Elle a incité le réalisateur à ponctuer son film d'images illustrant l'édition classique allemande de Goethe, dues à Karlbach ; et puisque le pli était ainsi pris, il a également monté dans son film des croquis, plus contemporains, des reproductions de « l'Enfer » de Gustave Doré, de l'Américain Byron Goto, et des images fixes, là où les actualités cinématographiques faisaient défaut. Cela donne une oeuvre de baroque composite, une sorte de pamphlet « farci », où le parallèle Hitler-Renart est parfois un peu forcé, et un récit passablement décousu. Mais les imaginations délirantes de Doré conviennent bien à l'absurde et sadique univers du nazisme. En fait, la caméra n'est là que pour fournir un contre-point au commentaire dit par Marlène Dietrich. Grâce à lui, les images de tous ordres prennent un relief et des résonances qui confèrent à l'oeuvre son unité. Sans jamais forcer le ton, le réquisitoire n'en est que plus implacable, aboutissent aux images difficilement supportables des exécutions par fusillade ou pendaison.
© Les fiches du cinéma 2003