Synopsis
Trois jours. Comme d'habitude à cette époque-là, la noce de mes parents a duré trois jours. Valet de ferme, mon père était le plus habile, le grand valet, celui qui s'occupe des chevaux. Ma mère, douce mais forte, avait la volonté farouche des femmes du pays bigouden. Et je suis arrivé très vite. Au moment où la misère, la chienne du monde, sévissait tellement que nombre de voisins se tuaient ou tentaient de quitter le pays. Mais chez nous, on a toujours eu l'orgueil de vaincre. Et nous sommes restés. Pour faire un peu d'argent, une pièce de la maison était louée à Jeannot-les-mille-métiers. Mais il ne payait pas. Et je vois encore mon père le mettre dehors. Quant à mon grand-père, il m'a appris à être fier. A l'école, comme dans le village. Avec les camarades, on n'hésitait pas à faire des farces, à mettre des clous sur le chemin où passait la course cycliste, à faire peur à Marie-Jeanne en jouant à l'Ankou. En 14, quand les hommes sont partis, j'étais petit encore. Mais j'ai vu que pendant quatre ans les femmes ont tout fait, j'ai vu qu'on attendait le facteur avec émotion et que certaines lettres provoquaient les pleurs. Et puis un jour les cloches ont sonné ; mon père est revenu, avec un galon. On était reparti sur le cheval d'orgueil...
© Les fiches du cinéma 2001