Synopsis
Chow Ching Lie donne un concert de piano à Paris, Salle Pleyel, de nos jours. Son regard, avant de commencer, est rivé sur la salle où elle espère vivement apercevoir son père... Il faut dire qu'il y a des années qu'elle a quitté Shanghai et la Chine, très exactement depuis la mort de son mari, que son père, à l'origine, lui avait fait épouser de force, afin de redorer le blason de sa propre famille. Chow Ching ne lui avait jamais pardonné ce mariage conclu sans amour, ce marché de dupes qui lui donnait le sentiment d'avoir été vendue. Mais avec le temps, elle avait appris à aimer, en tout cas à respecter, cet époux plutôt faible et maladif, qui avait été le seul à comprendre et à défendre sa passion pour ce grand objet noir dont une voyante lui avait prédit qu'il aurait une importance capitale dans sa vie: le piano. Trois Chine s'affrontent alors: celle, ancestrale, des empereurs et des femmes asservies, soumises, qui serraient leurs petits pieds dans des chaussons trop étroits; celle du passage, sous la domination de Hiro-Hito, et celle qui s'annonce grandiose et libératrice: l'arrivée de Mao-Tse-Toung et de sa révolution culturelle... Ching Son, le frère aîné de Chow Ching, est profondément engagé dans cette lutte pour la liberté annoncée, avec toute la jeunesse estudiantine. Il tente bien d'entraîner sa soeur à leur suite, mais Chow Ching a choisi: elle sera fidèle à la tradition et son époux, même si celui-ci lui propose de l'affranchir de son lien avec lui. Les années ont passé; à Paris où elle habite désormais, dans la grande salle pleine à craquer, soudain, au-dessus du grand piano noir, un visage familier illumine le regard de l'artiste: Wei Hi, son père, est venu l'applaudir...
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