Synopsis
La caméra nous montre ce qui reste des camps de concentration nazis où les déportés vivaient et mouraient. Voici la « chambre à gaz » camouflée en salle de douche, le « four crématoire », curiosité des touristes. Des documents d'époque montrent ensuite comment étaient alimentés ces camps. De tous les pays occupés partaient des trains entiers où, comme des bestiaux, on entassait hommes, femmes, valides ou non, dont les places étaient préparées derrière les barbelés électrifiés. Une fois franchie la porte où s'inscrivaient les mots « Nuit et brouillard », ceux qu'on ne désignait pas pour une mort immédiate, parce qu'ils avaient la force de travailler, tombaient sous la loi du détenu de droit commun au-dessus duquel régnaient le « SS » et, chef suprême, le commandant du camp. Là, tout était prétexte aux bourreaux pour tuer chez le déporté l'âme en même temps que le corps. Tout était récupéré pour servir à la victoire ; les objets, les cheveux pour faire du tissu, les os pour expérimenter des engrais nouveaux, les corps vivants ou morts pour faire progresser la science ; la peau, pour des spécimens rares d'articles de luxe. L'expérience devait être si convaincante que les grosses industries reprirent l'idée à leur compte et eurent leurs propres camps, hors du contrôle des « SS ». Quand les Américains arrivèrent, les fours crématoires n'avaient pas terminé leur office : il fallut déblayer le terrain au bulldozer pour pousser les montagnes de cadavres vers la fosse.
© Les fiches du cinéma 2001