Synopsis
Jean Labib est parti des cinquante heures d'entretien enregistrées par Hervé Hamon et Patrick Rotman pour leur livre "Tu vois, je n'ai pas oublié". Enregistré sur de petits magnétophones, le son de cet entretien (qui, à l'origine, devait rester privé) est de mauvaise qualité. Malgré trois mois de travail pour "nettoyer" les bandes, les propos du chanteur sont souvent indistincts, ce qui gêne la fluidité du récit. Pourtant, cette narration de Montand lui-même, qui n'autorise aucun recul, aucune mise en perspective, est en fait la grande force de ce documentaire. Loin des hommages compassés, elle redonne à l'artiste sa formidable dimension de chaleur et d'humanité. Il se confie avec sincérité et semble chuchoter ses confidences à notre oreille. Une complicité et une intimité se créent alors entre le spectateur et l'homme. Les propos du chanteur sont illustrés par des extraits de concert et de films, des documents d'archives et des films de famille restés inédits. Jean Labib aborde toutes les facettes de ce personnage complexe et attachant. Il a choisi cependant comme fil conducteur le Montand chanteur au jeu de scène incomparable. Lorsqu'il évoque les femmes qu'il a aimées, les chansons prennent alors une autre résonnance et retrouvent un supplément d'âme et d'émotion. Le "Montand" de Jean Labib offre, sinon un regard neuf, du moins un regard vrai et humain sur le personnage. Cette parole brute, lucide et chaleureuse qui guide le film est presque gênée par les images tant elle possède en elle-même une puissance et une émotion intactes.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma
