J'ai pas changé de bord (2007) Christian Blanchet

Pays de productionFrance
Sortie en France14 mai 2014
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn
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Générique technique

RéalisateurChristian Blanchet
Société de production Les Films de la Contrebande (Paris)
ProducteurFrédérique Michaudet
ProducteurChristian Blanchet
Distributeur d'origine Les Films de la Contrebande (Paris)
Directeur de la photographieThierry Maisonnave
CadreurSylvain Verdet
Ingénieur du sonAlix Clément
Ingénieur du sonOlivier Foucher
MixeurVincent Montrobert

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

De 2007 à 2012, de l’élection de Sarkozy à celle d’Hollande, Christian Blanchet tente de saisir le rapport à la politique des habitants de sa ville natale d’Avranches, et s’interroge sur sa propre évolution et celle de ses amis d’enfance, leurs espoirs, leurs désillusions. Aujourd’hui, qu’en est-il de la politique ? Est-ce qu’on y croit encore ? se demande Blanchet. Pour répondre à ces questions, le réalisateur suit donc deux pistes : d’une part la rencontre avec des Avranchinais de toutes conditions, dans la rue, à l’usine ou devant un lycée ; et d’autre part des conversations avec ses vieux copains, de l’Enarque à l’éducateur en passant par l’employé d'Orange. Hervé, juge administratif, confie sa déception au sortir de l’ENA. Le boulot n’était pas si exaltant que ça. Admirateur de Mendès France et de Rocard, il a voté Bayrou en 2007. Son espoir : que le PS se réforme enfin. "Tout est politique" dit un carton, en rouge sur fond noir. On voit Ségolène Royal dire, lors de sa défaite, que "quelque chose s’est levé...". Puis deux extraits d’Ordet de Dreyer : "Malheur à vous qui ne croyez pas !" dit Johannes du haut de la colline ; extrait suivant : Inger ressuscite. "Croire la croyance" nous dit ensuite le carton de Blanchet. On fait aussi connaissance avec le frère du réalisateur, qui a repris l’entreprise familiale, et sa fille, qui lui a succédé. Lui se dit de gauche mais vote à droite "par nécessité économique" ; elle, assume franchement son vote Sarkozy. Frank, ancien rocker, travaille dans un foyer d'accueil d’urgence. Il raconte l’évolution de la population rencontrée ces dernières années. Son rajeunissement en particulier. Ironie du sort, Frank est en contrat précaire. On croise des lycéens qui s’offusquent de l’accent d’Eva Joly, ou trouvent que Mélenchon propose des choses impossibles, comme le SMIC à 1700 euros. Un chômeur aussi, qui vote Le Pen car "y a trop de social en France", ou une jeune femme BCBG qui trouve qu’"on donne la sécu à trop de monde". Hervé et Christian vont aussi rendre visite à Olivier, employé chez Orange et très malade, qui raconte qu’au boulot "on a l’habitude des suicides", et que les mesures prises par la boîte n’ont absolument rien changé pour "les petits" ; la charge de travail a continué d’augmenter, et les suicides de s’accumuler. Il ne vote plus. N’y croit plus. "Le rapport de force n’existe pas dans les urnes" dit-il. Mais "ça finira par péter" : ça, il y croit encore. C’est donc une sorte de chronique de l’air du temps, désabusée, mélancolique mais pas résignée, que signe Christian Blanchet. Les vieux amis ne sont pas indignes ; ils ont changé mais n’ont pas trahi leurs idées. Les gens font ce qu’ils peuvent. Ils votent Le Pen pour montrer leur mécontentement, répètent des sornettes entendues ici ou là, sont éventuellement un peu racistes quand même, mais sans fanatisme non plus. Pas de révélation au menu, juste une tentative de portrait de ces années molles, désertées par le rêve et l’utopie. Une réserve, cependant : les cartons "façon Godard" qui ponctuent le film ont un côté pompeux, ainsi que le passage Royal/Dreyer, et on a parfois l’impression d’une forme qui ne s’est pas trouvée. _G.R.
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