Synopsis
Les bêtes du troupeau de Karavidas, dont Thanos est le berger, crèvent toutes d'un mal mystérieux et le fils de Karavidas, ami de Thanos, tue le chien du berger et vole deux de ses chèvres. La vieille Katina, mère de Thanos, veut le marier pour qu'il ne s'expatrie pas en Australie. Elle demande la main de Despina, la fille du terrible grand propriétaire Vlahopoulos. Celui-ci la chasse en l'insultant, elle et son fils. Karavidas, le patron de Thanos, voudrait aussi marier son fils Yankos. Mais Vlahopoulos présente un prétendant inconnu à sa fille qui l'accepte respectueusement et reçoit de son père un magnifique collier en cadeau de fiançailles. La population accuse Thanos de tous ses malheurs. Les gens vont à l'office du Samedi-Saint en discutant du prochian mariage de Despina. Office, communion et baiser de paix. Thanos assiste à tout cela du haut d'un arbre d'où il descend pour implorer le pardon de Karavidas qui croit toujours que Yankos va épouser Despina. Celui-ci pardonne dans l'euphorie de la nuit de Pâques. Vlahopoulos enrage mais Karavidas a pardonné ; alors on lui présente le futur mari de Despina. Despina a donné rendez-vous à Thanos dans l'école, vidée par les vacances. Elle lui offre son collier pour qu'il parte en Australie, et se moque d'elle et elle l'insulte. Yankos les cherche. Thanos emmène Despina pour qu'elle vende elle-même le collier. Criant à la fois son amour et sa haine au berger, elle le suit. Haralambos dit à Vlahopoulos qu'il sait où sont les deux amants et raconte tout à Katina. « Mon fils est né ! » crie la vieille. Habillés de neuf, les deux jeunes gens montent vers la montagne où Yankos les rejoint mais le berger le tue. Despina, en noir avec un voile de mariée, s'étend comme pour un holocauste. Vlahopoulos en tracteur, la police armée et toute la population en goguette gravissent la montagne d'où Despina leur jette des blocs de pierre. Les deux amants, pendant qu'on leur tire dessus, se jettent dans le vide sous l'éclatant soleil du dimanche de Pâques. Les hommes se sont organisés pour ordonner leur existence tragique. L'ordre, c'est la loi, écrite ou non, qui crée la tradition impitoyable ; c'est aussi la puissance de la hiérarchie et du pouvoir qui écrase le pauvre et le faible ; c'est la primauté de la raison sur le coeur qui divise et ordonne la vie en concepts. Mais il y a la mer, l'amour, le sang et le soleil dont la mystérieuse contestation suscite les pâtres du désordre. Voilà en somme le message tragique et baroque du film de Papatakis.
© Les fiches du cinéma 2001