Synopsis
L'enfant et la société française du XVIIIe siècle jusqu'à l'école publique et obligatoire de Jules Ferry. Avant la Révolution, la famille est plus une unité économique qu'une cellule affective. L'enfant n'est qu'un rouage, les lettres de cachet permettent à quiconque de l'envoyer en prison, sans raison justifiée. Sous Louis-Philippe, le développement de l'industrie déracine les populations, non sans mal pour l'enfant. Cette main d'oeuvre, la bourgeoisie fait tout pour la mieux contrôler, la moraliser, et d'abord par l'éducation des enfants. A l'"école simultanée" (même maître, même leçon), tenue par les Frères, est préférée l'"école mutuelle", aux nombreux avantages (enseignement plus rapide, économie d'enseignants puisque ce sont les enfants qui s'enseignent à eux-mêmes). Mais c'est là également un vivier révolutionnaire, qui pourrait dépasser les limites de l'école. La bourgeoisie s'en émeut, voyant ces enfants passer leur temps dans les cabarets, lieux de subversion. Il faut les occuper. Retour à l'école simultanée. Quant au travail des enfants, ses abus s'avèrent inquiétants pour la reproduction et la survie des forces laborieuses. Mais sa limitation s'accompagne, pour éviter le vagabondage, de l'imposition de l'école après les heures de travail. Aux désordres, aux révoltes, une réponse: la famille. Calquée sur le mode de la famille bourgeoise, resserrée sur elle-même. Tout est fait pour limiter les abandons d'enfants, le courant philanthropique veille sur place, par l'assistance à domicile, à l'instauration des nouvelles normes. Et l'habitat, bien sûr, joue un rôle important en ce sens, autre façon d'attacher le travailleur et de briser les élans révolutionnaires... Aujourd'hui, à l'école "nouvelle" de Vitruve à Paris, les enfants apprennent à agir par eux-mêmes sur le monde extérieur.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma
