La Guerre sans nom (1992) Bertrand Tavernier

Pays de productionFrance
Sortie en France19 février 1992
Durée240 mn
DistributeurTamasa Distribution (source : ADRC)
>> Rechercher "La Guerre sans nom" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurBertrand Tavernier
Assistant réalisateurTristan Ganne
ScénaristePatrick Rotman
ScénaristeBertrand Tavernier
Société de production Canal+
Société de production GMT Productions (Paris)
Société de production Little Bear (Paris)
Producteur déléguéJean-Pierre Guérin
Directeur de productionÉliane Cochi
Distributeur d'origine Neuf de Coeur Productions
Directeur de la photographieAlain Choquart
Ingénieur du sonMichel Desrois
MonteurLuce Grunenwaldt

générique artistique

Bibliographie

Périodiques

Synopsis

"La Guerre sans nom" nous apprend peu de chose sur l'Algérie, et presque rien sur les événements qui s'y sont déroulés entre 1954 et 1962. "La Guerre sans nom", c'est surtout un "tête à tête" de quatre heures avec une trentaine d'appelés et de rappelés originaires de la région de Grenoble. Là où ont eu lieu, en 1956, les manifestations les plus importantes contre l'envoi de rappelés en Algérie. Aucun document d'archives, pas de discours "officiel", mais leurs propres photographies prises il y a trente ans. Ouvriers, paysans, cadres, qu'ils soient communistes, apolitiques ou pour une Algérie française, leur histoire s'est croisée dans l'ennui de l'attente ou dans la violence de la guerre. C'est ce vécu, enfoui dans la mémoire depuis trente ans, qu'ils racontent pour la première fois face à la caméra. Le film s'ouvre sur le départ en train des rappelés le 18 mai 1956, pour aboutir en fin de parcours sur les images actuelles d'un hôpital psychiatrique où sont internés des ex-combattants d'une guerre encore maintenant qualifiée de "remise en ordre" par les autorités successives. Entre ces deux pôles, le fil des histoires individuelles se déroule peu à peu pour recouvrir le silence de tant d'années d'oubli. Les entretiens sont longs et les détails surgissent avec une étonnante précision, souvenirs restés intacts et rarement révélés jusqu'à ce jour. Contrairement à Max Ophüls du "Chagrin et la pitié", Patrick Rotman et Bertrand Tavernier ne provoquent pas au montage la confrontation des divers récits, la parole prend ici le temps de s'installer, seulement entrecoupée de longs travellings de la région grenobloise ou des Aurès algériens. Paysages montagneux, chemins semés d'embûches, "fels" invisibles et redoutés sont les images d'angoisses qui reviennent le plus souvent. La torture, aucun intervenant ne l'a pratiquée, mais la plupart connaissaient son existence. Les gorges se nouent par moment, et laissent apparaître la peur, une peur qui ne les a pas quittés depuis ces années-là. Beaucoup ont la certitude que cette guerre a gâché leur vie. Certains mettent en cause l'irresponsabilité des politiques. Cette brèche pratiquée dans ce mur du silence de trente ans a permis de comprendre que personne n'est sorti indemne de cette guerre coloniale, même pas les enfants de ces hommes qui découvrent seulement maintenant la tragédie vécue par leurs aînés. On attend enfin une histoire de la Guerre d'Algérie.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma
Logo

Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)2
Nombre d'entrée première semaine (Paris)2740