Synopsis
Un militaire interviewé prononce une étrange phrase derrière laquelle se cache le drame du Cambodge après la guerre des mines. Ils en ont truffé les vergers, les berges des rivières, les routes ... Dans cet univers où plane la mort, où la peur hante les chemins, Isabelle Quignaux a choisi de s'intéresser exclusivement à la vie quotidienne d'un petit village : Cheng Mean Chey, situé à quelques trois cents kilomètres au Nord-Ouest de Phnom Penh. Vingt ans de guerre civile ont suffi à effacer toute trace des progrès économiques : où il y avaient routes, écoles, hôpitaux, usines ... ne subsistent aujourd'hui que des ruines. Les villageois cultivaient leurs rizières et leurs champs. Aujourd'hui, la terre est devenue stérile. Depuis le 23 octobre 1992, des accords de paix ont été signés; Mais les Khmers Rouges continuent toujours leur guerre. Dans le village, on entend au loin les explosions, les attaques ... Chaque matin, avec le soleil, s'éveillent les mutilés du quotidien : le paysan sans jambes qui a labouré un peu trop loin, l'enfant manchot qui s'est éloigné de quelques mètres hors du chemin de l'école, les boeufs estropiés attirés au-delà des champs. Le danger est partout. Même les pêcheurs prennent de gros risques. Les points d'eau ont aussi été minés. Longtemps encore, les mines représenteront un danger permanent, parce que les joints des mines sont étanches; Terriblement étanches. Plus étanches que les chambres à air des vélos.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma
