Synopsis
> Hors film : 1952. Après un an de négociation avec l'État d'Israël sur la question des réparations, le chancelier Adenauer signe un accord dit par lui "Wiedergutmachen" (faire le bien à nouveau). Au terme de cet accord, l'Allemagne s'engageait à indemniser les déportés juifs victimes de traumatismes en leur offrant une cure thermale tous les deux ans. D'où l'ironie du titre : La mémoire est-elle soluble dans l'eau ?|#1995. Evian. Un groupe d'anciens déportés juifs se retrouvent pour la cure germanique. Parmi eux, Solange Najman, mère du réalisateur, rescapée de déportation, qui conjugue une étonnante vitalité et des souvenirs toujours vivants. Côté vitalité, une énergie évidente qui alimente une activité permanente, une volonté de vivre plus que survivre, une joie communicative dans l'élan d'un paso doble, une leçon de tango, la plaisir de chanter, etc. Côté souvenirs, ceux des amies tuées (comme cette jeune femme bastonnée à mort pendant des jours pour avoir accepter un morceau de pain d'un Allemand), la mère qui conserva pendant toute sa propre déportation le petit diamant et unique bijou de sa fille en l'avalant régulièrement pour le récupérer comme on devine, l'entassement de déportées mortes qu'il fallait enjamber pour se déplacer, le "voyage" dans le train et d'autres faits rapportés par Solange ou par d'autres "curistes". Le film, brièvement précédé d'un prologue où l'on voit Solange dans sa cuisine, commémorant avec des amis les 50 ans de la fin de la guerre, puis en "pèlerinage" avec trois anciennes déportées au camp de Bergen-Belsen, se clôt sur la tombe du mari, auquel elle rend un hommage appuyé, et une dernière longue danse solitaire.
Copyright Bibliothèque du film, 1996
