Synopsis
Le ciel est gris. Le week-end sera sombre. Dans sa somptueuse demeure, Marcello, professeur d'architecture et architecte de grand renom, étudie au magnétophone la langue du Ghana où il veut prochaînement construire une ville nouvelle pour les indigènes. Sa jolie femme bâille d'ennui et décide de se coucher. Un coup de téléphone tardif: des étudiants désireux de parler à leur maître s'annoncent. Avec une cordialité dépourvue de toute condescendance, le professeur accueille ces garçons et filles qui cachent leur but. Eux sont des "démolisseurs", qui viennent démontrer au "bâtisseur" par excellence, l'Architecte à succès, que malgré son prétendu combat pour un art nouveau et non conformiste, il est pétri de contradictions. Et ces "démolisseurs", de s'attaquer en paroles et en actes, à toutes les formes de puissance et de possession dont l'architecte est prisonnier: sa splendide villa, dont les murs sont bariolés, sa sotte et vaniteuse épouse, succombant aux litanies amoureuses d'un jeune éphèbe, son compte en banque - il est mis en demeure de tirer des chèques - sa puissante voiture, symbole ambulant de la réussite, jusqu'à son chien, bientôt peint en rouge, gardien d'un foyer artificiel. Sommé de choisir un partenaire, fille ou garçon, l'architecte descend de sa chambre coiffé de la perruque de sa femme. Les nerfs à vif, les époux irrités par les intrus et l'un par l'autre, étalent leurs griefs. Le mari reproche à cette jolie femme d'être uniquement préoccupée par sa beauté et d'avoir refusé la maternité. A l'aube de cette singulière nuit où s'est déroulé ce jeu de la vérité, les étudiants s'en vont, laissant une demeure souillée. L'invasion de ces démolisseurs aura donné une leçon à ce couple riche, comblé, mais médiocre.
Copyright, 1995 CMC/Les Fiches du Cinéma