Synopsis
Le réalisateur néo-zélandais Peter Jackson découvre par hasard dans le garage de sa voisine des bobines contenant des trésors de l'histoire du cinéma. Il comprend que la Nouvelle-Zélande a enfanté le véritable et injustement méconnu pionnier du 7ème art. Exit les frères Lumière, exit Le Chanteur de jazz, exit les débuts de la couleur : McKenzie avait tout réussi avant tout le monde. Griffiths, Eisenstein ? De vils plagieurs. S'adjoignant l'assistance des plus grands spécialistes, chercheurs ou historiens, Jackson mène l'enquête et remonte pas à pas la trace de Colin McKenzie, né en 1888 et dont la vie, vouée au cinéma, ne fut qu'échecs et désastres. Son premier film parlant, parce qu'il était tourné en chinois, n'intéressa personne. Chaque fois, un détail empêcha de faire connaître les inventions géniales pour lesquelles il se ruinait. Finalement, il ne put assurer sa subsistance que grâce à sa collaboration avec un comique de troisième zone. Sa vie privée ne fut pas plus brillante. Et c'est suite à la mort de son frère et à un chagrin d'amour qu'il décida de concevoir, autour de l'histoire de Salomé, la première superproduction du cinéma. Financé, d'abord par la mafia, ensuite par l'Union Soviétique, il réussit à faire construire le plus grand décor naturel de tous les temps. Mais le tournage du film tourna court quand les éléments déchaînés décimèrent ses hordes de figurants. McKenzie comprit alors qu'il était à jamais maudit, et mourut en 36, caméra au poing, sous les balles franquistes.Vous imaginez la stupeur des téléspectateurs néo-zélandais découvrant cet exceptionnel aïeul ! Mais c'était compter sans la personnalité même de Jackson (Brain Dead, Créatures célestes ou Fantômes contre fantômes), roublard et potache. Car, bien sûr, tout est faux dans ce "documenteur" ! Mais le pays entier fut piégé, et Jackson dut officiellement démentir et éponger, en retour, une vague de réactions scandalisées ! On avait osé jouer avec l'honneur du pays ! Comme quoi le canular peut avoir parfois un poids étonnant. Il faut dire que chaque détail est magnifiquement soigné. Extrêmement bien construit, hommage aux (vrais) pionniers du cinéma, Forgotten Silver est truffé de gags loufoques (les jaunes d'oeufs utilisés pour la fabrication de pellicules !) qui provoquent l'hilarité tout en maintenant une relative crédibilité au récit. Du grand art ! Une curiosité.|#|#
© LES FICHES DU CINEMA - 2000
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