Hubert Selby Jr, 2 ou 3 choses (1999) Ludovic Cantais

Pays de productionFrance
Sortie en France08 mars 2000
Procédé image35 mm - Couleur
Durée52 mn
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Générique technique

RéalisateurLudovic Cantais
ScénaristeLudovic Cantais
Société de production La Luna Productions (Paris)
ProducteurSébastien Hussenot
Distributeur d'origine Boomerang Productions (Paris)
Distributeur d'origine Les Films de l'Atalante (Paris)
Directeur de la photographieFlorence Levasseur
Ingénieur du sonJacques Sans
MonteurYvan Gaillard
MonteurYves Gaillard

générique artistique

Hubert Selby Jr.(dans son propre rôle)
Pierre Sénélas(le narrateur)

Bibliographie

Synopsis

Auteur du roman culte Last Exit to Brooklyn (et de sa suite Requiem for a Dream), Hubert Selby Jr fait partie de la légende de la littérature américaine du XXe siècle. Comme nombre de ses collègues, ce disciple de Céline a raconté la douleur, l'errance, la drogue et l'alcool, toutes choses qu'il avait côtoyées de près au cour d'une vie romanesque et violente. Et pourtant, le documentaire de Ludovic Cantais n'est en aucun cas l'hagiographie d'un poète suicidaire. Des turbulences de sa vie, Selby n'évoque véritablement que la tuberculose de sa jeunesse (qui lui a valu l'ablation de trois côtes et d'un poumon), et le départ de sa femme. Tout le reste n'est que suggéré. D'ailleurs le film ne veut pas être un portrait, mais plutôt un instantané de Selby tel qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire un citoyen ordinaire. Un homme qui a accepté de se plier à un certain conformisme et s'accroche à la normalité pour tenter de ne pas être définitivement dévoré par ses démons. Les interviews et les extraits de textes servent donc à nous rappeler quel écrivain est Selby (en nous expliquant les caractéristiques principales de sa technique), et l'image sulfureuse qui a fait de lui un auteur adulé en Europe. Mais tout l'intérêt du film vient du contraste entre ces séquences qui renvoient à la face sombre du personnage, et d'autres parfaitement anodines : Selby enseignant discutant dans la salle des profs, Selby mélomane faisant réparer sa chaîne stéréo, Selby petit papy se promenant dans le parc, Selby monsieur très bien discutant avec ses voisins, etc. La vie de l'homme n'est pas, ou plus, romantique et pourtant l'écrivain reste ce qu'il est. Et là est la force de ce document : dans le fait qu'il choisisse de montrer ce qui, d'habitude, n'intéresse personne, et qui renvoie pourtant plus que jamais au mystère de la création littéraire. Formellement, Cantais opte pour la discrétion, une mise en scène réduite au minimum qui produit un fort effet d'intimité, mais également un côté brut un peut indigeste. Par ailleurs, le film porte un beau témoignage sur la légendaire incompétence de l'Amérique à reconnaître ses auteurs de leur vivant. Quasiment anonyme dans son propre pays, Selby semble avoir accepté la situation avec un fatalisme poignant. Après la mort de l'écrivain, et sa probable canonisation, Hubert Selby Jr, deux ou trois choses... sera là pour nous rappeler cette fin un peu triste et étrangement banale.|#|#
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