Synopsis
Jean-Louis Haguenauer est un pianiste de renommée internationale. Tout au long de ce documentaire, nous allons suivre son travail sur six mois. Il prépare un récital pour lequel il veut interpréter les vingt-quatre préludes de Debussy, oeuvres qu'il ne connaît pas. La cinéaste, Judith Abitbol, s'installe dans le studio du pianiste et, par son regard, nous propose de découvrir la genèse d'une interprétation artistique. Comment le musicien écoute-t-il une oeuvre interprétée par d'autres ? Comment la découvre-t-il personnellement ? Comment la pense-t-il ? Comment va-t-il chercher à la mettre en oeuvre ? Comment affronte-t-il les défis techniques ? Comment entre-t-il dans l'univers intérieur de cette musique ? Comment trouve-t-il, peu à peu, l'inspiration qui le conduira à interpréter de manière personnelle l'oeuvre de Debussy ? Voilà le propos de ce documentaire.Nous n'entendrons jamais un prélude accompli dans la phase finale du travail, nous n'assisterons pas non plus au récital, à l'issue de ces mois de recherches. Non, rien de tout cela. Judith Abitbol cherche à comprendre le chemin intérieur que parcourt l'artiste, tentant, ainsi, de nous faire communier avec ce travail de création artistique. En fait, un double travail s'entremêle : celui du pianiste affrontant cette oeuvre et celui de la cinéaste qui cherche, avec sa caméra, à cerner au plus près ce que vit l'artiste et à nous offrir son regard sur lui. La caméra est sur pied. Elle cherche un axe, choisit chaque plan, s'y arrête parfois longuement. Ce parti pris filmique nous rend témoins attentifs de la mise en place de ce travail de création.L'image de la spirale dit bien ce chemin parcouru par le pianiste, où, passant et repassant toujours sur les mêmes éléments, il avance jusqu'à la réalisation finale de son travail.Cependant, il faut le dire, ce très beau travail documentaire n'en est pas moins très austère. Et il risque de décourager, voire de ne pas intéresser un certain nombre de spectateurs. D'autres seront passionnés par ce qu'ils découvrent. Judith Abitbol choisit un mode méditatif, très lent, auquel elle joint l'acuité du regard. La qualité du film semble justifier ce choix.|#|#
© LES FICHES DU CINEMA - 2000
