A Visita ou memorias e confissoes (1982) Manoel de Oliveira

Visite ou mémoires et confessions

Pays de productionPorto-Rico ; Portugal
Sortie en France06 avril 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée68 mn
DistributeurEpicentre Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurManoel de Oliveira
ScénaristeManoel de Oliveira
DialoguisteAgustina Bessa-Luís
Directeur de la photographieElso Roque
Ingénieur du sonJoaquim Pinto
Compositeur de la musique préexistanteLudwig van Beethoven
MonteurManoel de Oliveira
ScriptJúlia Buisel

générique artistique

Manoel de Oliveira(dans son propre rôle)
Diogo Dória(la voix d'un narrateur)
Teresa Madruga(la voix d'un narrateur)

Bibliographie

Périodiques

Synopsis

Porto, 1982. Manoel de Oliveira doit quitter la maison où il a vécu pendant quarante ans. Il a alors 73 ans et choisit de faire de ce "navire à la dérive" le lieu secret d’un autoportrait intime qui ne devra être révélé qu’après sa mort. Trente-quatre ans après, la visite à laquelle nous sommes conviés est devenue un voyage unique, dont chaque détour est un retour sur ce qui habitait l’homme et l’artiste. "Évoquer des moments d’un passé lointain, c’est voyager hors du temps, seule la mémoire peut le faire : c’est ce que je vais tenter" : alors qu’un couple - que nous ne verrons jamais - s’avance dans le jardin qui entoure la maison, le souvenir des premiers mots de Porto de mon enfance (2001), prononcés par Manoel de Oliveira, ressurgit... Une bâtisse se découvre au gré des mouvements d’une caméra qui s’accorde au rythme du dialogue écrit par Augustina Bessa-Luis. Tout est étrange : les paroles prononcées convoquent le fantastique dans l’image d’une porte qui s’ouvre, l’intérieur révèle une architecture d’une étonnante complexité. Tout est étrange et pourtant tout est familier. La circulation établie par la parole au sein de cette maison-labyrinthe (dont l’architecte, José Porto, fut le décorateur d’Aniki-Bobo) invite à la reconnaissance des traces d’une oeuvre qui, pour l’essentiel, est encore à venir. Les voix des visiteurs et la clarté du soleil de l’après-midi emplissent les pièces d’interrogations, jusqu’à l’apparition du cinéaste-hôte. Face à la caméra, il décline son identité et celle du bâtiment, manifestant ainsi de la manière la plus directe le lien qui unit l’autoportrait à la perte de ce lieu intime, cette mort prochaine qui adviendra finalement, pour celui qui se définit comme un homme historique, dans un autre siècle. Dans son bureau, Manoel de Oliveira évoque la mort, l’amour, la pureté ou le cinéma. Ses confessions ne sont pas des révélations, ce sont les vérités délivrées, sans subterfuge, par un homme et un artiste en pleine maturité. L’autoportrait se dévoile, fragmenté, éclaté par le montage de photographies et d’images de temps différents. Le voyage hors du temps dans les mémoires est assuré par un projecteur 8 mm dont le bruit accompagne les mots du récit d’autres vies et d’autres lieux. Le cinéma devient alors une machine de résurrection dont le caractère fantastique semble envahir la maison tout entière. L’écran, tel un miroir magique, ouvre un passage entre les vivants et les morts, le passé et le présent ; un passage de lumière qui autorise tous les allers-retours à travers la filmographie du cinéaste. Toute la beauté de Visite réside dans la simplicité de ce faisceau lumineux qui figure le lien immatériel unissant le cinéaste à ses spectateurs. À la fin de la visite, à l’heure où les ombres grandissent, il n’y a pas de nuit noire. "Je m’éclipse", dit malicieusement Manoel de Oliveira. Émouvante disparition, apparente et éphémère, d’un astre qui nous offre au dernier instant un écran blanc, où nous ne cesserons de projeter Voyage au début du monde, Porto de mon enfance ou Je rentre à la maison.
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