Nouvel ordre mondial (1999) Philippe Diaz

Pays de productionFrance
Sortie en France25 avril 2001
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurPhilippe Diaz
Société de production Sceneries Europe
ProducteurPhilippe Diaz
Producteur associéMichèle Prunier
Distributeur d'origine Magouric Distribution
Directeur de la photographieHenri Rossier
Ingénieur du sonPavol Zatko
MonteurPavol Zatko

générique artistique

Michel Piccoli(la voix du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

Producteur plus ou moins inspiré (Mauvais sang, mais aussi L'Affaire Wallraff), dans les années 80, Ph. Diaz revient à ses premières amours, le documentaire. Le titre prometteur, la participation annoncée (mais paraît-il retirée) d'"Action contre la faim", laissent bien augurer. Et puis, l'Afrique "noire" est si négligée qu'on ne peut qu'accueillir a priori favorablement toute oeuvre qui alerte l'opinion sur la détresse physique et morale de millions de victimes des guerres absurdes qui l'ensanglantent.Or, que voit-on ? D'abord un titre trompeur : on s'attend à une dissection des stratégies des multinationales et/ou des puissances dominantes du "nord", il n'en est rien. Ou bien Diaz a sa propre définition du "nouvel ordre mondial" (que ne la donne-t-il ?), ou bien il camoufle son propos (mais pourquoi ?) qui pouvait s'intituler, tout simplement, Scènes de guerre en Sierra-Leone. Ensuite, aucun spectateur non au fait des péripéties sordides que ce pays connaît depuis dix ans, ne peut y comprendre quoi que ce soit, sinon, bien sûr, que ce sont toujours les plus vulnérables qui sont les victimes. Peut-être Diaz a-t-il voulu cette opacité. Le film commence par la fragile réconciliation, en 1999, entre le président Kabbah, soutenupar l'ONU, et les rebelles du RUF (Front Révolutionnaire Unifié). Puis s'accumulent des documents dont il est impossible de démêler la provenance d'où ressortent des images-choc. Dès le générique, un homme, démuni, est tiré comme un lapin, à bout portant, par un milicien (anti-RUF). Des enfants, des hommes, des femmes, mutilés, amputés, témoignent. Un gamin est atrocement tourmenté par des sbires, etc. Qui a tenu la caméra alors ? Là, ce n'est plus le "travelling" qui est une "affaire de morale", comme disait Godard, mais le simple fait de continuer à filmer !Et puis, pourquoi cette mise en cause systématique des mutilés qui accusent le RUF, alors que ses atrocités ont été reconnues par des observateurs de toutes tendances ? Pourquoi le montage fait-il la part si belle à ses hommes ? Pourquoi une belle contre-plongée pour filmer un cacique du RUF tout de blanc immaculé vêtu, alors qu'un gros-plan cruel ridiculise l'ambassadeur anglais (au discours par ailleurs fort déplaisant) ? Pourquoi sont occultés les liens du RUF avec les sicaires du Libérien Taylor, les profits qu'il tire lui aussi du trafic des diamants, principale richesse du pays ? Du coup, les charges contre l'ONU ou la force ouest-africaine, peut-être en partie valables, ne peuvent convaincre.Depuis, l'accord de 1999 a fait long feu, le RUF a poursuivi la guerre interne, son leader est en prison... et la Sierra-Leone reste le tout dernier des pays pour le "développement humain". Sa situation est tragique : le "documentaire" partiel, partial et captieux de Diaz n'aide guère à vraiment la comprendre...
© LES FICHES DU CINEMA 2001
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)1810
Nombre de salles de sortie (Paris)1
Nombre de semaines d'exclusivité (Paris)8
Nombre d'entrée première semaine (Paris)887
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)3815

Tournage