Synopsis
L'histoire de Marita Lorenz. Histoire extraordinaire d'une femme née à l'aube de la seconde guerre mondiale, fille d'un capitaine de la marine allemande et d'une actrice américaine. Cher Fidel, c'est - nous dit-on - un documentaire sur grand écran. "L'enquête" menée par un journaliste allemand, Wilfried Huismann, sur une vie si atypique et au destin tellement chargé qu'on a presque du mal à y croire. La vie de Marita Lorenz ne ressemble à aucune autre. A 7 ans, elle est victime d'un viol et tente d'échapper à la réalité en embarquant sur le paquebot de son père. Lors d'une escale à Cuba en 1959, elle rencontre Fidel Castro : c'est le coup de foudre immédiat. De cette idylle devra naître un enfant mais on force Marita à avorter. Puis après son départ de Cuba, la CIA lui confie la mission d'assassiner Castro. Mais alors qu'elle en a la possibilité, son amour est plus fort que tout et elle y renonce. Après sa rencontre avec le dictateur vénézuélien Marcos Pérez Jiménez dont elle aura un enfant, Marita est engagée par le FBI. Dès lors, elle se retrouve dans le même "groupe" que Lee Harvey Oswald et est mêlée de plus ou moins près à l'assassinat de Kennedy. Après la naissance de son second enfant, fruit de sa liaison avec un agent du FBI, la vie de Marita se calme un peu, même si en 1980 elle rejoint à nouveau les rangs de la CIA. De retour à Cuba, Marita, accompagnée de son fils, tente maintenant vainement de renouer le contact avec Fidel Castro, l'homme de sa vie qui "a besoin d'[elle], il est tout seul". Voilà donc résumée en quelques mots l'histoire de cette femme. Le documentaire, lui, dure 1h30 et s'avère excessivement mauvais. Il ressemble beaucoup plus à une "biographie autorisée" qu'à un véritable travail de journaliste. Le problème ne réside pas tant dans les propos tenus par Marita Lorenz qui nous semblent complètement affabulatoires (après tout, le cinéma n'a pas forcément vocation à énoncer des vérités), il vient surtout du fait que Huismann est un piètre réalisateur qui n'arrive jamais à agencer les événements pour rendre son film intéressant. Comme il ne dispose pas d'images d'archives qui pourraient souligner le propos, il use de reconstitutions (quelle horreur !) et d'une voix off pénible qui se contente d'énoncer les faits sans aucun recul critique. A tel point qu'on finit par ne plus se poser la question de la véracité des faits exposés (par Huismann, Marita, ses enfants ou un sympathique opposant à Castro). On pourrait nous annoncer que Marita est celle qui a fait le premier pas sur la lune qu'on n'y trouverait rien à redire.
© LES FICHES DU CINEMA 2001
