Vacances au pays (2000) Jean-Marie Teno

Pays de productionCameroun
Sortie en France17 octobre 2001
Procédé image35 mm - Couleur
Durée75 mn
DistributeurFilms du Raphia (Les) (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurJean-Marie Teno
Société de production Les Films du Raphia
ProducteurJean-Marie Teno
Distributeur d'origine Les Films du Raphia
Directeur de la photographieJean-Marie Teno
Directeur de la photographieMoussa Diakité
Ingénieur du sonLardia Thombiano
Compositeur de la musique originale Ben's Belinga
Compositeur de la musique originaleMarianne Entat
MonteurChristiane Badgley

générique artistique

Bibliographie

Périodiques

Synopsis

J-M. Teno est de retour à Yaoundé. En filmant le Lycée Général Leclerc, aujourd'hui dans un état de délabrement avancé, il se souvient de l'enseignement qu'il y avait reçu au milieu des années 60, peu après l'Indépendance. Au travers des études, on lui avait appris à vénérer la modernité, remède à tous les maux. Message sous-jacent : tout ce qui venait d'Europe était moderne, et, a contrario, tout ce qui était local était archaïque et devait disparaître. L'indépendance politique débouchait sur une dépendance économique et culturelle. Après l'esclavage et la colonisation, la société s'organisait toujours selon une hiérarchie très stricte et souffrait d'un complexe d'infériorité et d'une admiration aveugle (entretenus) à l'égard de la culture blanche. Teno poursuit son parcours dans Yaoundé et constate que l'essentiel de la ville n'est toujours pas desservi en eau potable. Les boutiques exhibent les accessoires de voiture, les boissons américaines et autres produits de grande consommation donnant l'illusion de la modernité. Mais ce qui aurait du être l'essentiel fait toujours cruellement défaut. Plus tard, le cinéaste refait le voyage qu'il faisait enfant pendant les vacances scolaires pour se rendre vers son village, Bandjoun. En chemin il découvre que les routes n'ont guère évolué. En revanche, un spectaculaire pont (pas forcément des plus jolis !) a été érigé, rejetant au passage les petits passeurs du fleuve dans la misère. Dès son arrivée au village a lieu une manifestation forte. Joute sportive, retrouvailles de jeunes partis du village, échanges conviviaux. Mais l'âme même de la manifestation est trahie. Autrefois le plaisir était dans le jeu, la fraternité, la fête. Aujourd'hui, les footballeurs ne veulent plus jouer s'il n'y a pas de trophée. Le terrain qui était nettoyé par les volontaires (les joueurs eux-mêmes) devient impraticable. De même, plus que la performance humaine ou le plaisir sportif, c'est la présence (minable) du sponsor qui est saluée avec insistance par les animateurs.Après Chef, Teno poursuit sa très fine analyse de l'état des lieux socio-politico-culturel en Afrique. Sans tomber dans le "c'était mieux avant", il ose regarder en face ce qu'est devenu son pays en s'appuyant sur les espoirs nés dans les années 60. A trop vouloir ressembler à l'Europe ou aux Etats-Unis, à trop vouloir se précipiter dans la course au capitalisme (et ses leurres de modernité), le Cameroun (en tant que pays symptomatique) s'est inspiré d'un modèle de développement déséquilibré qui accroît encore les injustices et a lourdement endommagé un précieux héritage culturel.
© LES FICHES DU CINEMA 2001
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)680
Nombre de salles de sortie (Paris)2
Nombre de semaines d'exclusivité (Paris)3
Nombre d'entrée première semaine (Paris)380
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)2885