Après la tempête (1914) Louis Feuillade

Pays de productionFrance
Sortie en France 1914
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Générique technique

RéalisateurLouis Feuillade
Société de production S.E.G. - Société des Etablissements L. Gaumont

générique artistique

René Navarre
Georges Villa

Bibliographie

Synopsis

Dominique Aubier, 78 ans, est l'auteur de plusieurs dizaines d'essais. Spécialiste de Don Quichotte, elle considère le roman de Cervantès comme un texte codé (inquisition oblige) dissimulant une grille d'analyse du réel inspirée notamment de la Kabbale hébraïque. Grâce à une connaissance approfondie des langues, de la Bible, de la Kabbale et du sacré en général, elle a décrypté l'oeuvre, et en a tiré la science de déchiffrer le sens caché des événements. Ainsi, au début de l'an 2000, elle interprète les catastrophes qui viennent de s'abattre sur la France (inondations, tempête, naufrage de l'Erika) comme un signe envoyé par la nature. Une sorte de message de rejet de notre système basé sur le progrès à tout prix. Annoncée par son sous-titre comme le Portrait d'une femme extraordinaire, Après la tempête n'est pas l'hagiographie d'un prophète moderne. D'ailleurs, ce n'est même pas un portrait. Bien plus simplement, c'est une rencontre. Promenades dans la forêt, discussions dans le bureau : ainsi sommes-nous invités à passer quelques temps avec une dame effectivement peu ordinaire. Une penseuse, dont on ne sait jamais bien si on doit la considérer comme une visionnaire ou une illuminée, mais dont la stature, de toute façon, impressionne. Car, quoi qu'on en pense, Aubier ne peut pas être réduite à l'image d'un Paco Rabanne qui aurait fait des études. Parce qu'il y a plus que l'impressionnante érudition sur laquelle s'appuient ses thèses, il y a les conclusions qu'elle en tire. Attentive à ne jamais basculer du décryptage dans la prophétie, Aubier considère toujours la lecture des signes comme un élément de savoir, une incitation à ralentir pour réfléchir, ne pas céder à l'aveuglement. Et en cela elle fait vraiment acte d'intellectuelle. Parfois peu claires ou carrément fumeuses, ses théories s'inscrivent donc au moins dans une démarche parfaitement louable (et expliquée avec la plus grande clarté par une anecdote sur Rossellini). De plus, en ces temps où le sacré (qui avait passionné nombre d'intellectuels pendant l'entre-deux guerres) a totalement quitté les préoccupations des penseurs modernes, il est insolite, et donc forcément intéressant, d'entendre exprimer pareil discours. Certes, comme pour beaucoup de documentaires, on peut ici s'interroger sur l'opportunité de présenter en salle un film qui, hormis sa durée, a tout d'un produit télévisuel et rien de cinématographique. Mais en l'occurrence, on aurait tendance à considérer cela comme une bonne chose : une preuve que le cinéma peut encore être un lieu de rencontre, de curiosité et de débat.
© LES FICHES DU CINEMA 2002
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