Synopsis
Un groupe de danseuses évolue sur la pelouse synthétique bleu marine du Bronco Football-Stadium de Boise State University, faisant tourner leurs robes et composant des figures évolutives. Au-dessus d'elles, planent deux dirigeables Goodyear. À l'intérieur, des hôtesses de l'air encadrent une table garnie de grappes de raisin (du rouge dans le premier dirigeable, du blanc dans le second). Sous la table est cachée une femme, qui, par une petite ouverture, fait glisser des grains de raisins, avec lesquelles elle joue à dessiner des formes : celles qu'au même moment exécutent les danseuses. Conçu dans un style de comédie musicale à la mode des années 30 (musique kitsch et chorégraphie rappelant celles de Leni Riefensthal ou de Busby Berkeley), ce premier épisode exprime de manière très condensée le thème qui se développera dans les suivants. Répétitif et se déroulant dans un temps quasi immobile, le film, nourri de symboles liés à la vie intra-utérine ou l'agitation des chromosomes, met en effet en scène ce fameux moment précédant la différenciation sexuelle, qui obsède tant Barney. Le stade évoque par ailleurs la carrière d'athlète professionnel de l'auteur. Un passé avec lequel il s'attache à fréquemment faire des liens, notamment en accordant dans son travail une place prépondérante au corps et à la performance. Quoique bénéficiant visiblement d'un budget important (prises de vue aériennes, multiples figurantes, etc.), Cremaster 1 obéit à une logique propre à la vidéo-art, et fonctionne mieux comme élément d'ambiance dans une exposition que comme un véritable film, à suivre dans son intégralité.
© LES FICHES DU CINEMA 2002
