Afrique, je te plumerai (1992) Jean-Marie Teno

Pays de productionCameroun ; France
Sortie en France13 novembre 2002
Procédé image35 mm - Couleur
Durée88 mn
DistributeurFilms du Raphia (Les) (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurJean-Marie Teno
Société de production Les Films du Raphia
ProducteurJean-Marie Teno
Distributeur d'origine Les Films du Raphia
Directeur de la photographieRobert Dianoux
Ingénieur du sonFrancis Bonfanti
MixeurAntoine Geben
Compositeur de la musique originaleRay Lema
MonteurChantal Rogeon

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

C'est en cinéaste africain, camerounais et militant, engagé dans une réflexion sur l'état du continent dit "noir" (et plus précisément le marasme de son pays, quelques trente ans après les indépendances) que J-M. Teno a réalisé, il y a déjà dix ans, ce documentaire au titre évocateur. L'auteur s'était initialement fixé pour thème l'étude de la transmission de l'histoire du Cameroun par l'écrit. Mais les émeutes de 1991 réclamant au président Biya plus de démocratie (et la brutale répression qu'elles engendrèrent) imprègnent le début de son film d'une violence imprévue. Réalisé avant Chef ! (brillante dénonciation des dysfonctionnements des sociétés africaines) et Vacances au pays (analysant le libéralisme sauvage et la fascination sans limite pour la modernisation dans le Cameroun de l'an 2000), Afrique, je te plumerai... alterne les images d'archives de l'époque coloniale, et celles, plus récentes, des débuts de l'indépendance ; des interviews de simples citoyens ou de personnalités (comme le directeur du "Messager", journal d'opposition interdit), et des enquêtes menées dans les bibliothèques ou chez les éditeurs. Teno retrace l'histoire de la colonisation et ses effets néfastes à longs termes, vus à travers le prisme des mots et images imprimés. Ouvertement hostile à la colonisation qu'il assimile à "un génocide culturel", il argumente habilement sa position et instruit de façon convaincante le procès des puissances européennes qui envahirent et pillèrent son pays sous couvert d'apports sanitaires, économiques, culturels et religieux aux "bons sauvages". On trouvera bien peu de concessions aux aspects positifs de cette période, excepté pour un missionnaire allemand (l'Allemagne fut le premier colonisateur du Cameroun, en 1850, avant de céder la place à l'Angleterre et à la France après la guerre de 1914), qui respecta le travail du Sultan Joya, inventeur en 1885 d'un alphabet pictographique original, première écriture camerounaise. Si le parti pris de nier en bloc tout bénéfice de la colonisation, particulièrement celle de la France, présentée ici comme à l'origine de tous les maux des Camerounais, fait un peu grincer des dents, il est indéniable que J-M. Teno nous en apprend beaucoup sur l'histoire de son pays et du nôtre. Desservi par une forme un peu brouillonne, et une réalisation désuète, ce documentaire, qu'il convient de reconnaître comme une sorte de manifeste culturelo-politique, donc partial, n'en est pas moins fort intéressant et riche d'enseignements.
© LES FICHES DU CINEMA 2002
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)666
Nombre de salles de sortie (Paris)1
Nombre de semaines d'exclusivité (Paris)3
Nombre d'entrée première semaine (Paris)413
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (Province)924
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)1590