Synopsis
En l'an 2000, à la suite d'irrégularités de vote dans l'état de Floride (dont le gouverneur est le propre frère de G.W. Bush), et en raison d'un nombre impressionnant de bulletins invalidés, la Cour Suprême intervient dans le processus électoral (une première historique). Elle nomme George Washington Bush à la présidence. Le Parti Républicain, dont il est issu, n'a pourtant pas obtenu la majorité des voix. Donovan Leitch et Rebecca Chaiklin ont demandé au comédien Philip Seymour Hoffmann (Happiness, Magnolia, etc.), de jouer les candides et d'aller, durant la campagne, à la rencontre d'une jeunesse américaine qui, dit-on, ne s'intéresse plus à la politique. Les interviews des jeunes, rencontrés un peu partout sur l'immense territoire de l'Union fédérale, les remarques des militants à la sortie des meetings, témoignent de préoccupations souvent variées. Parallèlement, les documentaristes suivent les tournées électorales des deux principaux candidats (George W. Bush et Al Gore) et filment la débauche démagogique associée à ce type de campagnes présidentielles. En compagnie de P.S. Hoffman, nous entrons dans les coulisses des meetings géants. C'est l'occasion de découvrir que les candidats en campagne sont traînés un peu partout pour réciter toujours le même discours sur le même fond musical en faisant les mêmes promesses susceptibles de collecter des fonds pour la campagne en cours ou pour le parti. On réalise la fracture irréductible entre les candidats et les électeurs. Et c'est le portrait d'une Amérique hystérique et de ses pantins politiques qui se dessine alors. Un portrait d'autant plus étonnant et cruel qu'il est dressé par des citoyens ordinaires et pas spécialement politisés, n'usant que du bon sens le plus élémentaire. Au hasard de l'enquête, on découvre un rassemblement du candidat écologiste (Ralph Nader) auquel le charismatique Michael Moore prête son talent d'orateur et sa vivacité d'esprit. Si le coeur des réalisateurs ne bat, de toute évidence, pas pour Bush, leur documentaire a le mérite, pas toujours de rigueur dans les enquêtes dites engagées (voir le récent Décryptage), de ne pas museler le débat et de donner la parole à tous. Last Party 2000 nous permet aussi de réaliser que les États-Unis d'Amérique sont un grand pays avec une diversité de population ayant des opinions variées et qu'il est difficile pour un candidat de représenter cette mosaïque. Et il apparaît donc qu'au lieu de vouloir plaire à tout le monde, chaque candidat devrait avoir une vraie ligne politique tout en laissant aux électeurs le choix de leurs renoncements...!
© LES FICHES DU CINEMA 2003