Pola à vingt-sept ans (2002) Natacha Samuel

Pays de productionFrance
Sortie en France19 mars 2003
Procédé image35 mm - Couleur
Durée55 mn
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Générique technique

RéalisateurNatacha Samuel
ScénaristeNatacha Samuel
Société de production Bizibi (Paris)
Société de production TV 10 (Angers)
Coproduction Quad Productions
Producteur déléguéEmmanuel Agneray
Producteur déléguéJérôme Bleitrach
Distributeur d'origine Bizibi (Paris)
Directeur de la photographieNatacha Samuel
Ingénieur du sonMourad Louanchi
Ingénieur du sonGildas Mercier
MonteurMarie-Josée Audiard
MonteurPauline Gaillard
MonteurMorgane Spacagna

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Ce n'est pas Pola qui a vingt-sept ans, mais Natacha, sa petite-fille, réalisatrice du film qui se demande quel souvenir sa grand-mère garde de cet âge. Car, ses vingt-sept ans, Pola les a eu entre 1944 et 1945 dans le camp d'Auschwitz. Issue d'une famille polonaise de Varsovie, Pola a vécue l'enfer de la déportation. Ses parents, ses quatre frères et son mari n'ont pas survécu. Pour garder espoir, Pola raconte qu'elle pensait à sa fille, cachée dans une famille polonaise. À la libération, elle l'a retrouvée et a fui avec elle pour se reconstruire ailleurs. Aujourd'hui, sous la caméra délicate de sa petite-fille, Pola retourne pour la première fois en Pologne sur les traces de son passé. Plan de la ville à la main, elle interroge les passants pour retrouver le nom des rues qui ont abrité son enfance. Mais tout a disparu dans le brouhaha de la ville et des reconstructions. De sa jeunesse, Pola ne retrouvera que le pire : le camp d'Auschwitz, conservé intact avec ses barbelés, ses allées symétriques et ses baraquements identiques entre lesquelles s'étend une herbe tendre qui ne poussait pas alors. Des souvenirs de son père, le dessinateur Art Spiegelman avait tiré Mauss, une bande dessinée sombre et poignante en guise de témoignage de l'horreur et de la cruauté des camps de concentration. Des récits de Pola, Natacha Samuel tire, elle, un documentaire qui est autant le point de vue d'une rescapée de la Shoah que le respectueux et émouvant hommage d'une petite-fille à sa grand-mère. Captant les terribles anecdotes que Pola raconte pudiquement en nettoyant le filtre de son fume-cigarette, tout comme ses longs silences tout aussi évocateurs, la réalisatrice dresse le portrait tendre et ému d'une femme qui ne s'est jamais laissée gagner par le désespoir malgré les humiliations et la douleur. Une femme à qui elle doit d'être ce qu'elle est aujourd'hui. Le véritable sujet du film est bien Pola, mais à quatre-vingt cinq ans et non plus vingt-sept. Le visage camouflé derrière les verres épais de ces lunettes (qui ne laissent que rarement glisser une larme), élégante et distinguée, Pola imprègne l'écran d'une force de vie simple et d'une énergie qui se ressentent au présent à travers l'épreuve de cet impossible retour dans le passé.
© LES FICHES DU CINEMA 2003
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