Août (avant l'explosion) (2002) Avi Mograbi

Pays de productionFrance
Sortie en France20 août 2003
Procédé image35 mm - Couleur
Durée72 mn
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Générique technique

RéalisateurAvi Mograbi
ScénaristeAvi Mograbi
Société de production Les Films d'Ici (Paris)
Société de production Arte France Cinéma
ProducteurAvi Mograbi
Distributeur d'origine Les Films d'Ici (Paris)
Directeur de la photographieAvi Mograbi
Directeur de la photographieEitan Harris
Ingénieur du sonAvi Mograbi
MixeurDominique Vieillard
MonteurAvi Mograbi

générique artistique

Meital Dohan
Adi Ezroni
Avi Mograbi
Tchelet Semel

Bibliographie

Synopsis

Installé dans son salon, Avi Mograbi, face à sa caméra, raconte à quel point il déteste le mois d'août, qui symbolise pour lui tout ce qu'il y a de plus insupportable en Israël, son pays. En août, il fait une chaleur étouffante. Le climat est pesant, les personnes, irritables, et les sentiments, exacerbés. C'est un mois chargé de violence. Et celle-ci révèle l'état d'esprit du pays et de ses habitants. Armé de sa caméra, Avi Mograbi descend dans la rue pour témoigner de cette tension à peine contenue, sous-jacente et quotidienne qui a envahi sa ville et ronge ses concitoyens : arrestations, embouteillages, rassemblements... Entre ces scènes extérieures, on retrouve le réalisateur dans son salon. La caméra enregistre ses commentaires et confidences, ainsi que ceux de sa femme et de son producteur (qu'il interprète tous les deux, respectivement avec une serviette autour de la tête et une casquette dessus). Avec quelques effets spéciaux simples et rapides, le réalisateur parvient à faire se rencontrer les trois personn(ag)es dans ce décor unique. Le film oscille ainsi entre le salon et la rue, entre un cadre immobile et une image tremblante, entre les dialogues (monologues ?) semi-improvisés du réalisateur et les réactions des habitants prises sur le vif, entre le confort intérieur et la violente tension extérieure. Car la caméra d'Avi Mograbi dérange. En faisant office de miroir pour les Israéliens, elle les renvoie à leur propre action et dévoile leur mauvaise conscience et leur paranoïa collective. Se sachant filmé, le moindre passant se sent ainsi jugé dans sa conduite et réagit souvent très violemment à l'encontre d'Avi Mograbi. Et l'impertinent cinéaste ne fait naturellement rien pour l'apaiser, trop heureux de figer cet instant sur la pellicule. Avec un humour provocateur, il mêle ainsi son journal intime, sa vie privée de citoyen israélien ordinaire à la grande Histoire d'Israël, à l'aveuglement volontaire de ce pays, qui refuse de regarder sa violence, sa folie meurtrière en face. Seulement, malgré l'originalité de son approche, Avi Mograbi ne pousse jamais la réflexion au-delà de son intention (plutôt louable) et finit même par se montrer aussi irritant que ceux qu'il filme. Et c'est le paradoxe de ce film que de se saborder lui-même avec les armes de ceux qu'il cherche à dénoncer. Paradoxe décevant ? Plutôt un coup de génie, le cinéaste faisant ainsi de lui-même la preuve vivante que cet état d'esprit est dangereusement contagieux...
© LES FICHES DU CINEMA 2003
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