Warming by the Devil's Fire (2002) Charles Burnett

The Devil's Fire

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France28 avril 2004
Procédé image35 mm - Couleur
Durée89 mn
DistributeurBac Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurCharles Burnett
ScénaristeCharles Burnett
Société de production Road Movies Filmproduktion (Berlin)
Société de production Vulcan Productions
ProducteurMargaret Bodde
ProducteurAlex Gibney
CoproducteurMikaela Beardsley
Producteur déléguéDaphne McWilliams
Directeur de la photographieJohn N. Demps
Compositeur de la musique originaleStephen James Taylor
DécorateurLiba Daniels
MonteurEdwin Santiago

générique artistique

Tommy Hicks
Nathaniel Lee Jr.

Bibliographie

Synopsis

Parmi les sept réalisateurs (dont lui-même) réunis par M. Scorsese pour construire sa collection sur le blues, C. Burnett est sans doute le moins connu. Noir-Américain, né dans le Mississippi, aujourd'hui engagé dans une carrière télé, il a toujours placé la question noire au coeur de son oeuvre. C'est donc de l'intérieur qu'il aborde le sujet imposé, en s'intéressant au tiraillement de la communauté noire entre la musique du diable, le blues, et la musique de Dieu, le gospel. Cet aspect du blues nous est conté par un jeune garçon de 12 ans. Envoyé au Mississippi pour être baptisé et "sauvé", il est accueilli par son oncle Buddy, bien décidé à lui montrer tout ce dont il doit être sauvé. Mouton noir de la famille, Buddy incarne la tentation, c'est-à-dire le blues. Il entraîne son neveu dans des soirées blues, visite avec lui ses "bonnes amies", et l'initie aux mythes et légendes qui entourent le blues jusqu'au célèbre "carrefour du diable".La maison de Buddy, perdue au fond des bois, est un véritable musée du blues. Les murs sont tapissés d'affiches de célèbres bluesmen et women, de couvertures de vieux 78 tours qui décorent jusqu'à la cabane des toilettes au fond du jardin. Chaque disque écouté, chaque affiche regardée par l'enfant, est un prétexte pour faire surgir des images d'archives que Charles Burnett mêle à la fiction comme l'avait fait Wim Wenders dans The Soul of a Man. Mais la forme du récit d'initiation choisie par C. Burnett a ses limites. Le public adulte aura tôt fait de trouver le procédé vraiment trop naïf, tandis que les enfants risquent de ne pas saisir toutes les références glissées par le réalisateur. Certes, les images du passé sont poignantes, rares, voire piquantes quand il s'agit d'entendre Lucille Bogan, dont les paroles "feraient rougir le marquis de Sade". Mais alors qu'on aimerait s'attarder sur tel chanteur comme Son House - pour qui, "il n'y a qu'un seul type de blues : celui de l'amour déçu" -, les extraits s'enchaînent dans un effet de saupoudrage. On n'est pas vraiment touché par l'histoire du jeune garçon, et au lieu d'être saisi par les archives, on s'ennuie. Il y a pourtant de jolis moments dans cette "échappée blues" comme lorsque l'enfant et Buddy dorment tête bêche et que le gamin se retrouve nez à nez avec les grands pieds de Buddy battant le rythme alors que celui-ci est profondément endormi. Et Burnett a eu l'élégance de rendre aux femmes leur juste place dans l'histoire du blues. La fascination de Buddy pour la gente féminine, donne l'occasion de savourer la gouaille des pionnières telles Mamie Smith, première femme à avoir enregistré un disque de blues, ou la fabuleuse Bessie Smith. Grâce à elles, une atmosphère particulière se dégage du film, quelque chose du secret et de la douceur des complaintes du blues.
© LES FICHES DU CINEMA 2004
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