Forget Baghdad, Juifs et Arabes (2002) Samir

Pays de productionSuisse ; Allemagne
Sortie en France01 octobre 2003
Procédé image35 mm - Couleur
Durée112 mn
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Générique technique

Réalisateur Samir
Assistant réalisateurUla Tabari
Scénariste Samir
Société de production Dschoint Ventschr Filmproduktion AG (Zürich)
Coproduction Tag/Traum Film und Videoproduktion GmbH KG (Köln)
Coproduction SSR - Société Suisse de Radiodiffusion et Télévision
Coproduction SRG - Schweizerische Radio-und Fernsehgesellschaft
Coproduction WDR - WestDeutscher Rundfunk (Köln)
Producteur Samir
ProducteurKarin Koch
ProducteurGerd Haag
Directeur de productionCornelia Volmer
Distributeur d'origine Eurozoom
CadreurNurith Aviv
CadreurPhilippe Bellaiche
Ingénieur du sonTuli Chen
Ingénieur du sonDaniel Ollivier
Ingénieur du sonDavid Powers
MixeurAlexander Weuffen
MixeurFlorian Beck
Compositeur de la musique originaleRabih Abou-Khalil
MonteurNina Schneider
Monteur Samir

générique artistique

Shimon Ballas(dans son propre rôle)
Moshe Houri(dans son propre rôle)
Sami Michael(dans son propre rôle)
Samir Naqqash(dans son propre rôle)
Ella Shohat(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

La situation au Proche-Orient et la tragique évolution de l'Irak ont poussé le cinéaste Samir à retrouver la vie du Baghdad ancien, à comprendre cet Irak disparu, dans lequel son père, militant communiste arabe, luttait aux côtés de camarades juifs. Il a retrouvé, en Israël, quatre d'entre eux : ils n'ont pas connu son père, mais ont vécu peu ou prou les mêmes expériences. M. Houri est devenu un personnage important. S. Ballas est professeur d'arabe et écrivain, S. Naqqash un auteur réputé, le seul des quatre à écrire en arabe. S. Michael est célèbre en Israël pour ses best-sellers. Leurs souvenirs et analyses sont ponctués d'extraits de films ou de bandes d'actualités des années 30 à 50. Samir a un peu trop systématiquement recours au screen-split : témoignage d'un côté et vieux document (ou écran noir !) de l'autre. On peut regretter aussi qu'il ne se soit pas contenté de la parole de sa "bande des quatre" : les digressions d'E. Habiba Shohat, juive israélienne d'origine irakienne, exilée à New York, auteur d'un livre sur l'"absence des arabes dans le cinéma israélien", paraissent trop formatées idéologiquement, et souvent inutiles...Samir a donc quitté la Suisse, où il vit, pour Israël : "en territoire ennemi" sourit, amère, sa voix-off. Les témoignages de ses quatre protagonistes reconstituent tous un Baghdad pluri-communautaire, convivial et tolérant. Le protectorat anglais était pénible mais supportable, les films musicaux venus d'Égypte attiraient les foules, comme les versions arabes des films américains... Les choses commencèrent à se dégrader pendant la Seconde Guerre, avec le ralliement au nazisme d'une partie de l'armée et le coup d'état de Rachid Ali en 1941, accompagné de terribles progroms ("Fahroud") qui révulsèrent nombre d'arabes. Mais après, rien ne fut vraiment comme avant. Dans le trouble après-guerre, les combats du parti communiste irakien se radicalisèrent alors que son audience augmenta. Puis vinrent la création d'Israël et la guerre déclenchée par la ligue arabe, dont l'Irak, contre le nouvel état. Et là, tout changea. C'est aussi là que change le ton du documentaire. Rester en Irak, pour des juifs, devenait très difficile. Il fallut partir en Israël : il est impossible de résumer ici la complexité et les contradictions des discours, d'ailleurs divergents, de ces quatre "Mizrahim" (juifs des pays arabes venus en israël) sur leur nouvelle "patrie", assumée, acceptée ou rejetée. En dépit de quelques simplifications, le film de Samir devrait susciter une riche réflexion sur la notion de patrie et l'identité nationale. On ne peut qu'adhérer à son discours final (sur les images de Fatma marika va Rachel du prolifique H. Rafla, 1949) : "Baghdad ne sera plus jamais ce qu'elle a été, même si nous parvenons à tout oublier. Mais j'espère qu'à l'avenir, dans le monde arabe, on fera de nouveau des films dans lesquels des histoires juives, chrétiennes et musulmanes pourront se mélanger"...
© LES FICHES DU CINEMA 2003
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