Histoire d'un secret (2002) Mariana Otero

Pays de productionFrance
Sortie en France15 octobre 2003
Procédé image35 mm - Couleur
Durée95 mn
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Générique technique

RéalisateurMariana Otero
Société de production Archipel 35
ProducteurDenis Freyd
Directeur de productionThomas Alfandari
Distributeur d'origine ID Distribution (Paris)
Directeur de la photographieHélène Louvart
Ingénieur du sonPatrick Genet
MixeurPascal Rousselle
Compositeur de la musique originaleMike Galasso
MonteurNelly Quettier

générique artistique

Jean-Jacques Vautier(dans son propre rôle)
Thérèse Vautier(dans son propre rôle)
Isabel Otero(dans son propre rôle)
Jeanne Vautier(dans son propre rôle)
Alain Blanchard(dans son propre rôle)
Antonio Otero(dans son propre rôle)
Françoise Bros(dans son propre rôle)
Mariana Otero(dans son propre rôle)
Douchka Pascar-Fiocre(dans son propre rôle)
France Villeneuve(dans son propre rôle)
Mercedes Ruiz(dans son propre rôle)
Léon Faure(dans son propre rôle)
Joëlle Brunerie-Kauffmann(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Il ne faut pas avoir peur de le répéter : depuis quelques années les films documentaires occupent enfin toute la place qu'ils méritent, non seulement à la télévision, mais surtout au cinéma. Mais peut-être s'agit-il d'un nouveau type de documentaires, très proches de la fiction. Histoire d'un secret appartient à ce renouveau. Mariana Otero, la réalisatrice, s'est attelée à une tâche difficile. Le secret qu'elle dévoile au fur et à mesure que le film avance, et que le scénario en forme de puzzle qu'elle a mis en place amène le spectateur à le découvrir, est un secret familial. Et certes pas des moindres. C'est aussi l'histoire d'une époque sur laquelle s'est abattu un silence de plomb. Mariana était âgée de quatre ans et demi lorsqu'elle a perdu sa mère. Mais ce n'est qu'à l'âge de trente ans qu'elle a appris que celle-ci était morte des suites d'un avortement. Clotilde Otéro, sa mère, était peintre. Elle avait déjà deux enfants et n'en souhaitait pas d'autres, car elle voulait pouvoir se consacrer à son art. Mariana, à la fois discrète et très présente, dialogue avec son père, qui a dû vivre des années avec cet insupportable secret. C'est elle qui apprend à son oncle et à sa tante la vérité sur la mort de sa mère. Une vérité qu'ils finissent par accepter, bien que leur foi leur rende la chose très difficile. Elle noue un dialogue nouveau avec sa soeur, Isabel. Mais surtout, elle montre les superbes tableaux de sa mère : ce qui reste d'elle. Peu et beaucoup. Mais ce secret, aussi personnel qu'il soit, est aussi celui de nombreuses familles, d'enfants. C'est ce que montre Mariana. Elle tient les deux bouts de sa recherche, et l'entretien avec le docteur Joëlle Brunerie-Kauffmann joue un rôle prépondérant. Cette dernière rappelle en effet les silences de ses confrères, leur refus de parler de ces choses. Mariana Otero, en donnant la parole à une militante, a voulu que son film joue un rôle dans le devoir de mémoire. Pour que les jeunes femmes d'aujourd'hui sachent quelle a été la vie de leurs aînées, et quels drames elles ont affronté. Et puis, pour que les jeunes médecins sachent qu'accomplir un avortement n'est pas un geste honteux. La retenue de la réalisatrice (qui n'est jamais de la distance) rend son film d'autant plus poignant. Face à l'évocation de ces vies détruites, de ces oeuvres qui n'ont pu s'épanouir, on ne peut qu'être bouleversé. Et puis stupéfait, à l'idée de ce massacre resté tu, ce génocide pratiqué ici, en France, dans toutes les familles, et tenu au secret comme tous les génocides. Mariana Otero a osé parler, espérons que les bouches vont continuer à s'ouvrir !
© LES FICHES DU CINEMA 2003
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