Un rêve algérien (2002) Jean-Pierre Lledo

Pays de productionFrance ; Belgique ; Algérie
Sortie en France26 novembre 2003
Procédé image35 mm - Couleur
Durée106 mn
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Générique technique

RéalisateurJean-Pierre Lledo
Société de production Maha Productions
Société de production Tarantula (Liège)
Société de production Naouel Films
Société de production France 2 Cinéma
ProducteurDenis Poncet
ProducteurJean-Xavier de Lestrade
ProducteurJoseph Rouschop
ProducteurRachida Mekki
Distributeur d'origine Vision Distribution
Directeur de la photographieJean-Jacques Mréjen
Ingénieur du sonAlain Sironval
Compositeur de la musique originaleCamille Rocailleux
Compositeur de la musique originaleJosué Febles
MonteurChantal Hymans

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Pour ceux qui ont vécu de près ou de loin la guerre d'Algérie, Henri Alleg, c'est "La Question". Ce livre sorti en 1958, et immédiatement censuré, qui le premier témoigna des actes de torture de l'armée française. Mais pour les Algériens, il était d'abord l'emblématique directeur d'"Alger Républicain". Ouvertement anticolonialiste, ce quotidien était également unique par sa vision d'une Algérie indépendante. Prolongeant leur propre mixité ethnique, ses membres envisageaient ainsi une nouvelle nation riche de toutes les communautés du département français (Arabo-berbère, Juive et Pied-noire). Ce rêve ne s'est évidemment pas réalisé. Mais, parce qu'il a hanté sa vie depuis sa plus tendre enfance (son père avait aussi combattu pour l'indépendance), J-P. Lledo a quand même voulu le raconter. Il a choisi de narrer la vie d'Alleg (principalement de son débarquement à Alger en 1939 à son départ forcé en 1965) par une reconstitution. Au cours du road movie dans lequel il entraîne Alleg, le réalisateur nous montre beaucoup : sa découverte d'Alger, la trop célèbre villa Sésini où il fut torturé en 1957... Mais surtout ceux qui ont participé à la création de son rêve. Ses collaborateurs à "Alger Républicain" et ses compagnons de lutte (parfois les mêmes), dont il faut souligner que nombre d'entre eux appartenaient au P.C. Algérien. J-P. Lledo nous fait donc découvrir des combattants, parfois anonymes mais pas obligatoirement oubliés (comme le montre la reconnaissance manifestée à Alleg par certains Algériens), qui, dans un engagement indéfectible, se sont battus pour une Algérie égalitaire, tant socialement qu'ethniquement. Et c'est ce qui ressort particulièrement des témoignages d'A. Benzegala (avec qui Alleg initia en 1947 une grève dans la ville minière d'Ouenza), d'E. Loup (son agent de liaison Pied-noir, torturée elle aussi en 1957) et de M. Saadoun (dernier survivant du "maquis rouge"), comme de l'évocation posthume d'hommes toujours considérés comme déserteurs et disparus, tels M. Audin et H. Maillot. Un engagement pas toujours reconnu, notamment au début de la guerre, car trop idéologique pour les nationalistes du F.L.N. (plus attirés par une vision ethnoreligieuse de l'Algérie indépendante). Mais un engagement pourtant entier, comme le montrent le témoignage d'Alleg sur la torture ou le refus d'E. Loup de parler de sacrifice, et qui leur autorise aujourd'hui un jugement sévère sur ce qu'est devenue l'Algérie. Le travail de J-P. Lledo (exclusivement centré sur son ancienne patrie, qu'il a quittée en 1993) peut donc paraître très nostalgique et faisant une part trop belle à l'émotion des retrouvailles. Mais il est aussi une vraie leçon d'histoire. Mieux : une leçon tout court ; et que nous devrions méditer.
© LES FICHES DU CINEMA 2003
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