Synopsis
Tamla-Motown, nom légendaire au panthéon de la soul music. Le label de la jeune musique noire américaine a aligné les succès. Fondée vers la fin des années 50 par Berry Gordy Jr, la maison Tamla a été rejointe par Motown en 1961. Avec un autre habitant de Detroit, William Smokey Robinson, ils s'installent au 2648 West Grand Boulevard dans un petit studio (Hitsville !). C'est dans la cave que les plus grands succès de la maison verront le jour. Au fil des essais, se dessine le fameux "son Motown", reconnaissable entre tous. Cette spécificité sera le slogan de la maison : "The Sound of Motown or the Sound of Young America". Car jamais la musique Motown ne sera ethnique, ni porte-drapeau de la communauté noire. Elle sera véritablement la musique de toute une génération, bien au-delà des frontières : les premiers succès des Claude François, Johnny Halliday et autres yéyés français sont des reprises des succès Motown. Or, le réalisateur est persuadé qu'une grande part du succès des tubes est dû à l'orchestre de musiciens anonymes qui apportaient leurs talents aux stars en devenir qui hantaient les couloirs des studios. Et de fait, s'il est un son Motown, l'orchestre a largement sa part à sa spécificité... avec l'(es) ingénieur(s) du son, grand(s) oublié(s) du film. Nous découvrons donc, l'un après l'autre, les Funk Brothers : Richard "Pistol" Allen, Jack Ashford, Bob Babbitt, Johnny Griffith, Joe Hunter, Uriel Jones, Joe Messina, Eddie Willis, James Jamerson, Benny "Papa Zita" Benjamin, Eddie "Bongo" Brown, Earl Van Dyke et Robert White. Pourtant, dans ce documentaire, pas un mot sur le duo de choc : Lamont Dozier et Brian Holland. Or le succès tient aussi à l'oeuvre... pas seulement à ses interprètes. Mais revenons justement à ces derniers. Les Funk Brothers ont, à eux seuls, collectionné plus de premières places au Top 50 de l'époque que les Beatles, Rolling Stones, Beach Boys et Elvis Presley réunis ! Ils ont, il est vrai, accompagné Marvin Gaye, Stevie Wonder, les Temptations, les Four Tops, Diana Ross et les Suprêmes, ou les Jackson Five... pour ne citer que les plus célèbres ! Les anecdotes racontées sont bien attachantes et créent une évidente sympathie envers ces musiciens. Les illustrations musicales sont hélas moins convaincantes et le concert peu intéressant. Mais cet éclairage sur les anonymes qui participent au succès d'une oeuvre se révèle assez fascinant. Même s'il a bien du mal à soutenir la comparaison avec Buena Vista Social Club (Wim Wenders, 1999), dont la dimension sociale fait ici souvent défaut.|#|#
© LES FICHES DU CINEMA 2003
